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REF: 8284

Longue correspondance de Louise Colet sur son drame Une Famille en 1793.

Louise Colet (Aix-en-Provence, 1810/1876)
Femme de lettres, poétesse, maîtresse de Musset et de Flaubert.

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 18 - Nb pages : 45 - Format : In-8 et in-16

Lieu : Paris et Monaco

Date : 1872-1873

Destinataire : Louis Fortuné Adolphe Laferrière (Alençon 1806/1877), comédien.

Etat : bon

Description :

Belle et longue correspondance de Louise Colet à Laferrière, acteur fétiche de Dumas, amant de Virginie Dejazet, qui avait connu la gloire avec la Dame aux Camélias, concernant son ultime tentative pour monter son drame Une Famille en 1793. [Jadis intitulé Madeleine, Louise Colet l'avait ébauché dès 1845 et écrit en 1847. Mais il fut refusé à la Comédie française en 1848 comme trop «dangereux». Elle réussit cependant à le faire publier en feuilleton dans la Presse, du 10 au 16 septembre 1850. L'histoire de ses démarches auprès de Sainte-Beuve et de Rémusat pour le faire jouer a été retracée par Jean Bonnerot dans la Grande Revue en 1934, Un drame inconnu de Louise Colet. La pièce ne fut finalement jamais montée]. Cette correspondance retrace le parcours de Louise Colet pour tenter une ultime fois de faire représenter son drame au Théâtre du Châtelet. Elle entre en contact avec Laferrière et s'appuie sur lui pour tenter de l'imposer. «Il me semble qu'avec votre esprit d'artiste et votre chaleur d'âme, la lecture de ce drame vous causa quelque émotion. Vous comprendrez tout ce que votre talent pourrait faire de cette figure de Brussant, personnifiant le peuple de la grande révolution, par ses douleurs et son patriotisme. Il me semble que l'heure serait bien choisie pour représenter cet ouvrage. Patronné et joué par vous, quelle objection pourrait faire un directeur de théâtre ? La pièce exigerait très peu de frais de décor et de costumes. Aussi je ne forme qu'un voeu, c'est qu'elle vous agrée. Bien sûr qu'en ce cas vous la ferez triompher. Je lis ce soir dans un journal que vous quittez le théâtre Cluny ; mais comme vous m'avez dit le contraire dimanche, c'est à coup sûr le journal qui se trompe. Du reste, quelque soit le théâtre où vous seriez engagé, mon oeuvre vous y suivra ; elle est à vous. Je ne demande qu'à la voir mise en lumière et à voir enfin appréciés par le public mes efforts patients de travail [...]. Par ce que j'écris à ce dernier, vous comprendrez que la réception du drame au Châtelet impliquerait votre engagement. Mlle Duguerret jouerait Madeleine, Paul Deshayes l'amant, Dumaine le père, et vous le mari rôle que vous préférez et que vous avez choisi. J'ai reçu, il y a quelques jours, la réponse du ministre de l'Instruction publique à qui j'avais envoyé, au moment de quitter Paris, le drame d'Une Famille en 1793. Malgré les éloges qu'il donne à cette oeuvre, le ministre décline toute intervention pour la faire jouer. Il m'a renvoyé ici le manuscrit ce qui m'a beaucoup contrariée [...]. J'ai espéré un moment pour mon drame ; mais le changement subit de gouvernement me fait comprendre l'impossibilité de vous en occuper. J'arrive d'un voyage à Milan où je viens de faire imprimer la brochure que Dentu n'a pas osé publier en France. Je vais tenter de l'y envoyer, mais je m'attends à une saisie. Je serai établie d'ici à peu de jours à San Remo, jolie ville italienne de la corniche à une lieue d'ici où j'ai loué un appartement pour y installer mes meubles arrivés de Paris [...]».

Enveloppe d’envoi du cabinet d’autographes Victor Degrange (1952).

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