REF: 6715

Alfred de Foville condamne les mesures protectionnistes envers l’Italie.

Alfred Foville (de) (Paris, 1842/1913)
Economiste et statisticien, auditeur au Conseil d'Etat, directeur des Monnaies et médailles (1893-1900), secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences morales et politiques.

Type de document : manuscrit autographe signé

Nb documents : 1 - Nb pages : 3 - Format : In-folio

Lieu : Sans

Date : 21/07/1887

Destinataire : Sans

Etat : bon

Description :

Alfred de Foville, dans cette note sur la "Prohibition des produits horticoles italiens", tourne en dérision le décret du gouvernement français qui, sous prétexte de phylloxera instaure des barrières douanières aux produits agricoles italiens, en réponse aux mesures similaires prises par les Italiens. Il conteste aussi bien la manière anticonstitutionnelle dont le décret a été promulgué que son contenu. «C'est, comme on dit, la réponse de la bergère au berger. Voilà donc les escarmouches qui commencent et, dans l'état actuel des esprits, il est permis de ne pas trouver cela très prudent. Les surtaxes italiennes ont, d'ailleurs, un caractère fiscal : c'est leur excuse ou leur prétexte. Mais le décret Barbe ne fera que réduire un peu les ressources du trésor. Les 10 millions de produits horticoles importés d'Italie en France en 1885 avaient payé 10.000 f. de droits environ : c'était toujours cela. Au surplus, ce qu'il y a de plus audacieux dans le décret Barbe, ce sont les considérants sur lesquels il s'appuie. N'est-ce pas un comble que de voir la France qui, phylloxérée de Nice à Tours, et de Bayonne à Macon, a peu à peu inoculé cette lèpre à ses voisins, renverser tout à coup les rôles et vérouiller ses portes en disant : "ne nous laissons pas approcher par ces galeux là !". C'est l'histoire de ce locataire du Domaine, au Palais-Royal, auquel on reprochait de ne pas être aussi inodore que son enseigne le promet et qui répondit : "Oh! cette odeur là vient de chez le voisin", le voisin étant le fleuriste dont tout le monde admire en passant les bouquets. Si les considérants du décret Barbe devaient être pris au sérieux, il faudrait agir de même à l'égard de la Suisse, de l'Autriche, de l'Allemagne, de l'Espagne, où le phylloxéra a pénétré aussi bien qu'en Italie [...]». Sur la page de titre, une note au crayon de Maurice Rouvier, donne une réponse à Foville. «J'ai, en effet, donné mon assentiment au décret de M. Barbe. Il n'a point pour objet de répondre au relèvement du tarif général italien, mais bien de rétablir une égalité de traitement que trois années de réclamations et mes démarches personnnelles à Rome n'ont pu obtenir. L'Italie prohibe, en effet, sous prétexte de Phylloxéra nos fruits, légumes, plantes, etc. R.».

220,00

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