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Virulente lettre de Charles Palissot de Montenoy sur les Philosophes

Charles Palissot de Montenoy (Nancy, 1730/1814)
Ecrivain, farouche adversaire des Encyclopédistes, administrateur de la Bibliothèque Mazarine.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 3 pp. 1⁄2 - Format : In-4

Lieu : Argenteuil

Date : 3 février 1769

Destinataire : Louis-Elisabeth de La Vergne, comte de Tressan (1705-1783)

Etat : Pâles taches jaunes sans gravité

Description :

Lettre de l'écrivain lorrain Charles Palissot de Montenoy (1730-1814), disciple de Voltaire. Elle est adressée à Louis-Elisabeth de La Vergne, comte de Tressan.

Long et virulent courrier : "Je me rappelais votre nom qu’avec le sentiment de la reconnaissance dont vous m’aviez pénétré par la lettre que vous me fîtes l’honneur de m’écrire en 1763. Vous m’y donniez des témoignages si éclatants de votre estime, vous y faisiez un désaveu si noble d’une injustice que quelques prétendus philosophes vous avaient forcé de commettre à mon égard, que souvent je m’applaudissais de cette injustice même, puisque sans elle j’aurais peut-être ignoré toujours comment un homme supérieur fait tirer parti de ses fautes, pour vous imposer plus d’admiration [...]". Palissot de Montenoy fait clairement référence à ses deux œuvres dans lesquelles il attaquait Rousseau, Diderot et les philosophes et qui firent grands scandales (en 1755 et 1760) : Le Cercle ou Les Originaux et Les Philosophes. Il s'étend longuement sur cette affaire et ses conséquences et notamment sur l’insertion sous le nom de Tressan, dans L’Encyclopédie, d’un "article Parade rempli d’indécence, d’injures et, qui pis est, d’absurdités", etc. Il évoque également une lettre que le Roi de Pologne lui aurait écrit dans le même temps que Tressan. Il martèle : "Que ces Messieurs traitent de parades ma comédie du Cercle et celle des Philosophes, ce n’est pas ce qui m’offense. Les hypocrites osèrent traiter de farce le chef-d’œuvre du Tartuffe ; et la comédie des Philosophes qui n’était ni moins indispensable, ni moins hardie doit, sans doute, éprouver les mêmes outrages [...]". Il annonce un nouvel ouvrage : "celui que je suis le plus flatté d’avoir fait, et sur lequel j’ose compter le plus pour ma réputation. Je l’ai écrit comme j’ai tâché d’écrire la comédie des Philosophes, moins pour mon siècle dont j’ai eu quelquefois le courage de faire pâtir les ridicules que pour la postérité. Il sera question de vous dans cet ouvrage et c’est ce qui le rendra encore plus cher [...]".

Encre brune sur double feuillet de papier vergé filigrané d'un griffon.

Vendu