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REF: 6240

Rare rapport manuscrit sur la pisciculture au milieu du XIXe.

Philibert Pézerat (Pressy-sous-Dondin, 1789/1871)
Médecin et agronome, député de Saône-et-Loire (1848), il fait partie du comité de l'agriculture et du commerce.

Type de document : manuscrit autographe signé

Nb documents : 1 - Nb pages : 6 - Format : In-4

Lieu : Paris

Date : 22/03/1849

Destinataire : Sans

Etat : bon

Description :

Rapport fait par le comité d'agriculture de l'Assemblée Nationale par Loiset, Talon et Pézerat (rapporteur, qui l'a rédigé), sur la fécondation artificielle des oeufs de Poisson, intitulé : "Rapport sur la communication faite au comité par le citoyen Turck, représentant du peuple, au nom des citoyens Fleurot et Rémy, pêcheurs à Bielle (Vosges), sur la fécondation artificielle des oeufs de poissons". Il s'appuie sur les travaux de Quatrefages de Bréaux présentés à l'Académie des sciences et de ceux de Fleurot et Rémy qui, les premiers, ont mis au point la reproduction artificielle des truites. Le comité expose les avantages que présenterait l'application de la fécondation artificielle des poissons pour le peuplement des rivières et des océans, et explique la technique mise au point : «On prend les oeufs au moment où ils sont assez murs pour pouvoir être facilement expulsés de l'anus de la femelle par une pression modérée, exercée de haut en bas sur son abdomen. On les place dans un vase contenant assez d'eau pour qu'ils puissent y surnager et on les y agite avec ménagement, jusqu'à ce qu'on les ait séparé les uns des autres. On répand ensuite dans le même vase la lactance du mâle et on agite de nouveau le mélange. Au bout de quelques instants, la fécondation se trouve opérée. La lactance d'un mâle suffit à la fécondation de plusieurs femelles, d'un grand nombre même [...]. Pour les poissons d'eau douce, on peut se borner pour atteindre ce double but de déposer les oeufs fécondés dans une eau tranquille, à fond d'herbes aquatiques et à les protéger par un treillis. Pour les saumons, une méthode qui a réussi, consiste à les placer dans une boîte étroite, longue de plusieurs mètres, et dans laquelle on fait passer continuellement un courant peu rapide, d'eau vive, au moyen de deux ouvertures pratiquées à ses extrêmités et munies d'un grillage très serré [...]». Il explique que les petits poissons peuvent croître quelques temps sans apport d'aliments et que les saumoneaux peuvent vivre jusqu'à l'âge de trois ans dans des eaux douces. «Les citoyens Fleurot et Rémy sont des pêcheurs qui s'occupent utilement et depuis longtemps de cette utile industrie, qu'ils ont vraisemblablement trouvée établie dans les Vosges, où elle paraîtrait avoir été importée d'Allemagne [...]. Depuis la communication dont notre collègue a saisi le comité, il a fait venir sur commission, des oeufs de truites, fécondés artificiellement dans les Vosges par les citoyens Fleurot et Rémy. Ces oeufs contenaient des embryons, les uns en naissance, les autres très rapprochés du moment de percer la coque de l'oeuf qui les tenait captifs. Dans un vase séparé faisant partie du même envoi, nageaient quelques petites truites, très vivaces et nées depuis peu de jours seulement [...]». La commission conclut à l'utilité et l'applicabilité de la méthode. "Vos commissaires vous proposent, en conséquence, de la recommander sérieusement au ministre de l'agriculture, ainsi que les citoyens Fleurot et Rémy qui ont acquis l'habitude de la mettre fructueusement en pratique". [Il s'agit là de l'un des tout premiers rapports sur la question, la pisciculture ne s'étant développée qu'à partir de la fin du XIXe siècle].

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