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Longue lettre de Gérard de Nerval sur la contrefaçon de ses oeuvres et la préparation de son voyage

Gérard de Nerval (Paris, 1808/1855)
Poète et écrivain français.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 1 - Format : In-4

Lieu : Sans

Date : 13 octobre [1839]

Destinataire : [très probablement Jacques-Eloi Mallac, chef de cabinet de Duchâtel au ministère de l'Intérieur]

Etat : Légère et discrète traces de collage au dos

Description :

Rare et longue lettre de Gérard de Nerval, signée "Gérard", au moment de son départ pour Vienne où il va rencontrer Marie Pleyel dont il va s'éprendre (l'année précédente, il avait voyagé en Allemagne avec Alexandre Dumas) ; il part en mission à Vienne pour rédiger des rapports sur la presse allemande et autrichienne et sur la contrefaçon littéraire.

"Monsieur,

J'ai bonne confiance dans la démarche que vous voulez bien faire encore demain. Toutefois dans le cas où elle ne pourrait réussir, soyez assez bon pour vous rappeler la proposition que je ferais alors, de partir moyennant des frais de route payés, et de rester à Vienne tout le temps nécessaire à mes frais, et par les seules ressources de ma collaboration à divers journaux. J'espère que cela pourra se faire plus largement, mais M. Duchâtel [Tenneguy Duchâtel, ministre de l'Intérieur] verrait là dans tous les cas qu'il ne s'agit pas pour moi d'un voyage d'agrément, mais d'études sérieuses, que je sens le besoin de faire, cette année surtout.

J'ai reçu hier soir une lettre de Bruxelles qui m'annonce que la contrefaçon de mon dernier livre vient de paraître et est répandue à grand nombre en Allemagne ; c'est donc une raison de plus de m'y trouver bien accueilli et tout d'abord remarqué.

Dans le cas où vous auriez occasion de parler au ministre de ma famille veuillez vous rappeler, si cela peut servir, que mon père était de 1808 à 1814 médecin en chef d'armée en Allemagne, ce qui lui a procuré des relations que je pourrai renouveler, notamment à Leipsick [Leipzig], Dresde, Dantzick [Dantzig] et Hanovre. Ma mère, qui l'avait suivi dans ses diverses résidences, est morte à Glogaw en Silésie. Le reste de ma famille réside dans le Périgord, où plusieurs de mes parens ont de l'influence. Mes débuts dans la littérature datent de 1828, par la traduction de Faust et des Études allemandes. Pardon de tous ces détails s'ils sont inutiles, mais je ne voudrais rien négliger. Je pense d'ailleurs que votre amitié sera ma meilleure recommandation.

Votre bien dévoué. Gérard".

Lettre publiée dans les Oeuvres complètes de Gérard de Nerval (NRF, Gallimard, 1989, Tome I, pp. 1320-1321).

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