REF: 12707

Edifiant courrier de 1718 d’une adepte de la religion musulmane

Type de document : Lettre

Nb documents : 1 - Nb pages : 3 pp. - Format : In-folio

Lieu : Constantinople

Date : 25 juillet 1718

Destinataire : Sans

Etat : Quelques rousseurs, fine découpe en marge

Description :

Copie d'époque de l'édifiante lettre de Lady Mary Worthey, à l'abbé Conti, du 29 may 1717, qui est curieusement ici rédigée de Constantinople et datée du 25 juillet 1718 (et signée "M. W__ey"). Eloge sidérant des vertus de la religion de Mahomet et de la place de la femme dans la société islamique, conjugué de violents propos anti-européens.

Elle dénonce "les idées injustes de l'Alcoran, dont les prêtres Grecs (la plus grande canaille de l'Univers) font des contes ridicules qu'ils ont inventez à plaisir pour décrier la foi de Mahomet, Mahomet promet un très beau Paradis aux femmes Turques, il dit à la vérité que ce sera un paradis séparé de leur maris [...]". Elle développe le rôle de la femme musulmane, et sa fonction reproductrice "faire des petits musulmans". "Les Vierges qui meurent vierges, & les veuves qui ne se remarient point, mourant dans un pêché damnable, sont exclues du Paradis. Car dit-il, les femmes ne sont capables ni d'Affaires d'Etat, ni d'essuyer les fatigues de la Guerre". Elle fait ensuite un parallèle avec les Saintes catholiques (Thérèse, Claire, etc), qui, selon ce système de vertus, paraissent vivre "dans un libertinage effroyable". La rédactrice du courrier décrie la paresse Européenne, causée par une trop longue paix et relate un séjour chez un érudit hédoniste à Belgrade, amateur de vins en grande quantité.

Suit un passage édifiant, relatif aux mélanges "raciaux" : "[...] Les Faubourgs de Pera, Iophana & Galata sont des collections d'Etrangers de tous les pays de l'Univers. Ils se sont si souvent entremariez que cela forme des Races les plus bizarres du monde. Il n'y a pas une seul efamille de natifs qui se puisse vanter de n'être pas mêlée. On voit souvent des personnes dont le Père est né Grec, la mère Italienne, dont le Grand Père est françois d'origine, la grand mère arménienne, les ancestres anglais, Prussiens asiatiques &c. Ce mélange fait naître des créatures plus extraordinaires que vous ne sçauriez imaginer. On remarque quelquefois dans le mesme Animal la fausseté Grecque, la méfiance italienne, la caquet françois & tout d'un coup il luy vient des accez d'un sérieux anglais tirant un peu sur la stupidité [...]". Suit une effarante description du mélange Hollande et Grèce, qui confère aux enfants une "chair grasse, blanche & poissonneuse de Hollande" [...].

Cette lettre fut publiée dans les Nouvelles Littéraires du 29 mai 1719.

Encre brune sur grand feuillet double de papier vergé filigrané.

Vendu