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Albert Besnard expose à la comtesse Greffulhe sa vision d’un tableau sur Saint-François de Salles

Albert Besnard (Paris, 1849/1934)
Peintre, graveur et décorateur, il signe le plafond de la Comédie-Française. Elu à l'Académie française en 1924.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 5 - Format : In-8

Lieu : Paris

Date : 09/12/1909

Destinataire : le comtesse Greffulhe (1860-1952)

Etat : bon

Description :

Longue lettre de 5 pages d'Albert Besnard à la comtesse Greffulhe au sujet d'un projet de tableau sur Saint-François de Salles et Sainte Jeanne de Chantal.

Il revient à Paris après un périple dans la cité de François de Salles [Annecy]. "Nous avons enfin quitté notre lac dont les charmes, d'ailleurs, se refroidissaient de jour en jour et sommes revenus dans la poussière et l'obscurité de la rue Guillaume Tell. Nous avons aussi quitté le voisinage de notre grand St François de Salles et de sa mystique campagne. J'ai le remord de ne vous avoir pas dit encore que j'étais allé voir la jeune mère de ce vieux couvent de la Visitation, qui est, comme vous me l'avez dit, charmante. Ce jour de parloir l'éclairait comme un ancien portrait et son voile dont elle se faisait de temps en temps un abri pour ses yeux noirs, ne pouvait empêcher de voir que son teint est lumineux et ses yeux brillants en dépit des austérités coutumières et quotidiennes [...]. J'ai trouvé cette jeune femme très enthousiaste de vous et préparée à une grande obéissance [...]. Aussi, ai-je beau faire, je ne vois jamais St François de Salles et St Jeanne de Chantal, que flottant dans une clarté divine qui laisse deviner le Paradis et ses saints peuplant l'Espace infini dont le centre est le trône du Très Haut, et ouvrant les bras, dans un geste d'adoration. Car la beauté de ces deux âmes est toute intérieure, et leur exaltation va directement vers Dieu. Je n'oublie pas les malheureux lépreux dont la sainte baisait dévotement les plaies, les découragés dont elle refit le courage, les pauvres enfin qu'elle secourut de sa bourse. Ils auront leur place à eux dans la composition de la Coupole. Quand à St François ce modèle des hommes du monde, cet amateur sublime de Dieu, il faudra l'étudier beaucoup, car il est difficile à composer, mais j'espère y arriver.

Je suis en ce moment tout au placement de mes quatre peintures au Dôme du Petit-Palais, après quoi le plafond de la Comédie ira prendre sa place rue Richelieu, et je reviendrai calme et reposé, et enfin digne de St François je me mettrai avec joie à penser à lui [...]".

Avec son enveloppe. Feuillets à son adresse du 17 rue Guillaume-Tell.

450,00

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