Louis-Benoît Picard, galérien du théâtre.

Louis-Benoît Picard, un brin agacé, se justifie pour l'achat de sa maison. «Je n'ai pas acheté un hôtel de 200.000#, j'ai acheté une jolie maison de 95.000#, sur laquelle je dois encore 80.000#». Ses affaires vont bien et il estime que l'argent gagné n'est pas volé [il vient de prendre la direction du théâtre Louvois, où il remplit avec une énergie inépuisable la triple fonction de directeur, d'auteur et de comédien]. «Il est vrai aussi que mon affaire va très bien, et que si je n'y fais pas fortune, j'y gagnerai de quoi vivre : tout cela ne se gagne pas sans peine. Je mène une vie de galérien [...]». Picard félicite son ami qui vient de nouveau d'être père. «Je te donnerais volontiers ma maison pour un de tes enfants [...]». [Picard est un auteur particulièrement prolifique ; Larousse ironise par cette formule : «Ses pièces de théâtre sont si nombreuses que lui-même aurait eu de la peine à en fournir la liste complète»].