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REF: 8713

La Martinique rendue à la France

Auguste Portalis (1755/1803)
Officier du génie à la Martinique, sous-directeur des fortifications ; il était le frère du rédacteur du Code civil.

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 5 - Nb pages : 12 - Format : In-4

Lieu : Paris, Brest et Fort-de-France.

Date : 4 février - 22 septembre 1802

Destinataire : Différents membres de sa famille (une à son frère Jean Marie Etienne Portalis).

Etat : Quelques défauts ne nuisant pas au texte.

Description :

Intéressante correspondance témoignant de la reprise de possession de la Martinique en 1802.

Par le traité d'Amiens, signé le 25 mars 1802, la Martinique, occupée par les Anglais depuis 1794, est rendue à la France. Une escadre, commandée par Villaret de Joyeuse, traverse l'océan pour en reprendre possession.

Auguste Portalis qui, de fait, prendra la direction des fortifications de l'île, raconte toute cette épopée : l'accueil enthousiaste de Bonaparte à Lyon, puis son séjour à Brest, avec l'amiral Villaret, les réceptions, la préparation de l'expédition, enfin le départ pour la Martinique, l'arrivée après 41 jours de traversée et la remise de l'île, qu'il raconte à son frère. « Nous avons pris possession de la colonie le 26 fructidor ; le préfet se fit tirer l'oreille pour venir rendre ses devoirs au capitaine général et lui rendre compte de l'état de l'île ; ce qui nous fit rester un jour sans débarquer. On n'a pu que se louer du commandant militaire de terre (le Gal Keppel). Il s'est conduit avec toute l'honnêteté et tous les procédés qui ne sont pas communs aux généraux anglais, il a gémi du peu de ménagement qu'ont observé les commandants particuliers qui ont dévasté les logements jusqu'à enlever les serrures et à mettre le feu à des cases à nègres qui servaient à loger la troupe. Le gouverneur anglais avait donné ordre l'enlever tout et de laisser la fortification dépourvue ; de sorte que nous sommes dénués de tous les objets de défense [...]. Ils ont montré beaucoup d'honneur à abandonner une si belle colonie, ils prétendaient qu'elle manquait à la gloire de la Grande Bretagne [...] ». Il se retrouve presque seul, avec très peu de moyens, à devoir remettre en état et armer les fortifications. Il raconte aussi la cérémonie de serment du préfet et la commente. « Ce préfet est un vieillard à cheveux blancs, il fit son serment à haute et intelligible voix et de très bonne grâce ; les habitants paraissent très contents de retrouver la domination française ; ils désirent la tranquillité et la stabilité des choses ; nous sommes peut être la seule colonie à jouir de cette tranquillité et de la prospérité, Ste Lucie est ruinée [...] ». Dans une dernière lettre, il revient sur sa situation personnelle (il loge chez une mulâtresse libre, fréquente la société) et celle de l'île (rudesse du climat, prix exorbitant des marchandises, décès d'officiers, caractère des Martiniquais).

Adresses au dos. Datées 15 pluviôse - 5 complémentaire an 10.

1400,00

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