REF: 7339

Joseph Roumanille s’active à la publication des Provençales.

Joseph Roumanille (Saint-Rémy-de-Provence, 1818/1891)
Poète provençal, félibre, fondateur du mouvement félibréen.

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 2 - Nb pages : 5 - Format : In-8 et in-12

Lieu : Avignon

Date : octobre 1851 - septembre 1852

Destinataire : Pierre Bellot (Marseille 1783/1855), poète provençal.

Etat : bon

Description :

Belles lettres de Joseph Roumanille, relatives à la publication des Provençales (Li prouvençalo), ouvrage collectif qui marque une date importante dans l'histoire du félibrige. «Notre volume est terminé. Il ne reste plus à faire paraître que deux numéros, qui sont tout composés. J'ai dû, pour satisfaire aux exigences de mes amis, renoncer à insérer dans notre recueil, bon nombre de mes pièces que j'eusse vivement désiré y voir figurer». Il cherche aujourd'hui un préfacier et passe en revue les possibilités qui s'offrent à lui. «Camille Reybaud, qui ferait mieux que qui que ce soit, une préface à ce livre, ne veux absolument pas s'en charger. M. Emile Deschamps l'eût faite volontiers, mais il est trop occupé et trop préoccupé d'un travail plus sérieux et plus important. Sainte-Beuve me paraît inabordable. Pontmartin n'aime pas assez notre littérature néo-latine... Cartil-Blan est trop facétieux... J'ai pensé à M. Méry, celui qui, dans le temps, écrivit pour une de vos éditions les plus jolies choses du monde. Je viens vous demander 1° où il est ; 2° s'il ne pourrait pas prendre pour nous la plume [...]». [Ce sera finalement Saint-René-Taillandier qui préfacera le recueil]. Roumanille croit beaucoup au succès de l'ouvrage. «Tout me fait espérer que notre publication fera ses frais. Si, comme vous, mes collaborateurs ont à coeur d'appuyer et de chauffer cette jolie marmelade de troubadours, nous épuiserons un tirage de 500 (quel succès!!)». Il commente sa Pastorale et les critiques sévères dont elle a fait l'objet. La seconde lettre est écrite après la tragédie qui a frappé Pierre Bellot, la mort de son fils, de sa belle-fille et de deux de ses petits-enfants. «Je viens vous dire combien il nous a été pénible de voir vide, à notre fête de famille, à Arles, la place que nous vous avions réservée avec tant de plaisir. Nous avons déploré plus que jamais les pertes si douloureuses dont vous avez été affligé. Espérons que l'année prochaine, nous serons plus heureux». Après le succès des Provençales, il est bien décidé à poursuivre l'aventure. «J'ai à coeur de vous dire aussi que la pléiade des Provençales va bientôt faire une 2e apparition. Un de nos confrères, Th. Aubanel, imp. lib. [Théodore Aubanel (1829/1886), félibre, imprimeur et libraire à Aix, qui éditera l'Armana prouvencau] s'occupe activement d'un recueil de noëls, où figureront en première ligne ceux de Fabuly, si populaires dans le Comtat et la Provence. Une place nous est réservée dans ce petit livre ; à l'heure qu'il est, le mot d'ordre court nos rangs, et les troubadours des Provençales, et autres, vont s'agenouiller devant la crèche de Bethléem. Vous qui chantez si bien l'Enfant Dieu, vous ne manquerez pas de répondre à l'appel que je vous fais : vous m'enverrez, pour notre recueil, un ou deux noëls auxquels nous feront l'honneur qu'ils méritent si bien. Quelques uns de nos troubadours, Reybaud, Mistral, Gaut, Aubanel, etc. sont déjà de retour de ce pieux pèlerinage. Partez avec nous, mon cher monsieur, et Jésus, qui appelle à lui les désolés, vous consolera [...]».

500,00

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