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REF: 8429

Belle lettre d’André Gide.

André Gide (Paris, 1869/1951)
Écrivain français. Prix Nobel de littérature en 1947.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 4 - Format : In-4 (petit)

Lieu : [Alençon]

Date : [juillet 1898]

Destinataire : "cher Chauvin" [Charles Chauvin]

Etat : mouillures importantes en bas et sur un côté

Description :

Belle et longue lettre amicale de Gide. "Une fichue idée que j'ai eue de vous confier mon manuscrit, cher Chauvin, ou plutôt une fichue idée que vous avez eue de l'emporter en Allemagne ; c'est pourquoi je tremblai tant quand je vous sus parti avec mon bloc. C'est très dans le caractère de Saül de revenir souvent sur ses pas ; n'importe il faut insister ; on y arrive ; il faut que vous arriviez à le décider à partir et et quelque embêtement que vous cause l'indécence du vieux toi, il me faut absolument le revoir. En hâte ingéniez vous à triompher de lui. Consolez-moi de mon attente en me parlant un peu de vous. Envoyez des vers - que je les loue... O! négligeant ami! ne m'aviez-vous pas promis aussi un manuscrit de soldat martyr ; pourquoi m'alléchiez-vous si ce n'était pour après me satisfaire? Doutez-vous que seul et par moi-même je n'aie pas assez de désirs, ou n'avez-vous pas compris encore combien mes pensées sont fidèles? Car je regrette encore de n'avoir pu vous lire du Hafiz - et quand vous reviendrez du service je ferai cesser ce regret. Je vous ai tutoyé dans une lettre - pendant une demi heure - tant pis ; le coche est manqué et les cheveux de l'occasion me sont restés dans la main ; je les garde avec la barbe de Heddin, cette lettre arriva à Paris le lendemain de votre départ". Il explique les raisons de sa présence à Alençon : l'état de santé très grave de sa soeur, qui peine à se remettre de "ses pénibles couches", qui s'est compliqué par une phlébite puis une embolie . "Nous avons passé ici quelques jours atroces et le danger semble à peine écarté à présent. Mon petit filleul tient déjà une grande place dans ma vie. Il est laid - ce qui me ravit [...]" [Il s'agit de Dominique Drouin (1898/1969), fils de Dominique Drouin et Jeanne Rondeaux sa belle-soeur, neveu et filleul de Gide, qui naquit à Alençon le 11 juillet]. En P.S., il ajoute : "Enthousiasmant Charles, le manuscrit arrive à Cuverville ; mon frère m'en prévient par dépêche ; merci ; j'espère que vos vers vont suivre. Vous êtes délicieux et je vous aime bien".

Vendu