REF: 15794

Un soldat de la guerre de 1870 raconte le carnage de la bataille de Coulmiers

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 4 pp. - Format : In-8

Lieu : Boulay [Boulay-les-Barres]

Date : 14 novembre [1870]

Destinataire : à ses parents

Etat : Bon

Description :

Très émouvante et intéressante lettre d'un soldat nommé J. Chesneau de la garde mobile, toute consacrée à la bataille de Coulmiers (9 novembre) à laquelle il participa. Il raconte les circonstances, le déroulement et l'horrible spectacle du champ de bataille.

« […] la canonnade était précipitée de chaque côté, les Prussiens étaient embusqués aux abords d'un bois ; nous avons eu beaucoup de mal à les en déloger, notre artillerie a été victorieuse. Les mobiles de la Dordogne se trouvaient déployés en tirailleurs tout près du bois, se rallient, entrent dans le bois et chargent les Prussiens à la baïonnette. Ces malheureux se trouvaient entassés dans ce bois, nous avions 2 mitrailleuses qui faisaient un effet écrasant sur cette masse prussienne ; ces pauvres malheureux criaient, c'était pitoyable de les entendre ; ils battaient donc en retraite, une batterie d'artillerie soutenait leur retraite, elle nous faisait bien des ravages parmi nous […]. C'est là où j'ai eu le plus peur. Nous étions dans une position qui n'était pas tenable, c'était une pluie de balles et d'obus, c'était effrayant. Ce qu'il y avait de plus malheureux c'est que ma compagnie ne pouvait pas faire le coup de feu et nous étions ajustés de tous les côtés. Nous étions couchés à plat ventre sans cela nous étions décimés. Nous avons eu dans ma compagnie 4 tués 8 blessés […] Après le combat, que c'est triste de marcher sur les morts et d'entendre les plaintes des blessés, passer à côté d'eux sans pouvoir leur porter secours, la moitié de ces blessés manque de secours, meurent sur le champ de bataille, le service d'ambulance est très mal fait, il faut dire que beaucoup de nos blessés ont passé la nuit sur le champ de bataille et Dieu sait s'il a plu, c'est honteux. J'ai été si impressionné si sensible de voir ces malheureux que je ne puis m'empêcher de vous en parler […] ».

250,00

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