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Très longue lettre de 7 pages de Victor Hugo pour faire libérer son ami Antony Thouret

Victor Hugo (Besançon, 1802/1885)
Poète et écrivain français, membre de l'Académie française (1841).

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 7 pp. - Format : In-8

Lieu : Paris

Date : 30 juillet 1834

Destinataire : L'avocat, écrivain et homme politique, ami de Victor Hugo Antony Thouret (1807-1871) à Douai

Etat : Bon

Description :

Belle et longue signé "Victor H.", adressée à son ami Antony Thouret, emprisonné à la prison de Saint-Waast à Douai.

À propos de l’aide d’Hugo pour sa libération : "Voici une chose que j’ai faite. Blâmez-moi ou approuvez-moi. Ma conscience ne me reproche rien. Il est absurde que vous soyez en prison et vous vous passiez les plus belles années entre quatre murs pour des fragmens d’idées. Moi qui suis votre ami, je souffre de vous savoir là : votre santé, votre jeunesse, votre femme et votre enfant m’intéressent plus, je vous l’avoue, que toutes les théories républicaines ou monarchiques possibles. J’ai, il y a six semaines, écrit à Vitet [Ludovic Vitet (] qui a été mon ami et qui est à peu près ministre aujourd’hui, que je lui avais rendu service autrefois et qu’il fallait qu’il m’en rendit un à présent. Ce service c’était de vous faire mettre tout bonnement en liberté, sur ma demande, et non sur la vôtre [...]. Vitet vient de me répondre qu’il y a une difficulté de premier ordre. On s’est fait une loi, plusieurs condamnés ayant refusé des remises de peines accordées spontanément par le pouvoir de ne plus présenter désormais de libération que sur la demande des intéressés eux-mêmes. C’est donc votre demande à vous qu’il faudrait. [...] Maintenant, décidez, je n’ose vous influencer. Il y a beaucoup de billevesées dans le vrai et le faux politiqque, mais il n'y a pas de matière de conscience. Voyez s'il vous conviendrait de demander cela à ce pouvoir-ci [...]. Voulez-vous qu’avant d’aller plus loin, je demande à Vitet si, dans le cas où vous feriez la demande, il est positivement sûr de votre libération ? [...]. Je ferai ce que vous voudrez ; la liberté pour vous et le succès pour Toussaint le mulâtre. Voilà ce que je désire, moi, du fond du coeur. Si vous voulez m'aider, Dieu m'aidera aussi, et tout ira bien. Je vous serre la main".

Mention autographe signée de Thouret sous la signature d’Hugo : "J’ai refusé".

Encre brune sur deux feuillets doubles. Adresse au verso du dernier feuillet avec marques postales. Timbres secs "Susse" en tête.

Vendu