Très intéressantes lettres sur l’attentat commis par Fieschi contre Louis-Philippe
Charles Jacques Nicolas Duchatel (Tinchebray, 1751/1844)Très intéressant ensemble de 3 documents sur l'attentat commis par Giuseppe Fieschi contre Louis-Philippe, le 28 juillet 1835, pour lequel il sera condamné à mort et exécuté le 20 février 1836 :
-Charles Jacques Nicolas DUCHÂTEL (1751-1844), ancien député et Pair de France. Mirambeau, 3 août 1835. L.A.S. au Roi Louis-Philippe. "Sire, nous touchions, Mme Duchâtel et moi, au moment de notre départ lorsque votre Majesté daigna nous recevoir à Neuilly. A peine arrivés à Mirambeau, nous avons appris l'horrible attentat aux jours du Roi par tout ce qu'il y a de plus épouvantable et de plus criminel. La providence a sauvé une seconde fois votre Majesté : nous lui en rendons mille grâces. Nous sommes entourés ici de bons Saintongeais qui sont venus, effrayés comme nous, apprendre de notre bouche que le crime qui a fait tant de victimes, ne s'est pas consommé sur votre personne ni sur celle des Princes vos enfans chéris [...]".
-Nina LASSARE, maîtresse du régicide Fieschi. L.A.S. adressée à l'avocat de Fieschi, François Marie Patorni. [Cachet postal à la date du 25 janvier 1836]. 3 pp. in-4. Défauts et manques. Très intéressant courrier : Nina Lassare demande une audience à Fieschi au nom de leur ancien attachement et explique longuement le passé du conspirateur et ce qui l'a mené à sa tentative de régicide. "Un acte de bonté que vous daignâtes jadis avoir pour moi me laisse espérer que vous voudrez bien vous charger de demander au malheureux Fieschi s'il voudrait voir sa vieille amie. Je sais qu'il m'attribue beaucoup des tors qui ne sont pas les miens... J'ai souffert avec patience résignation et courage toute la boue que l'on m'a jeté à la figure... J'ai fait sans me plaindre 55 jours de secret rigoureux, tout cela doit pâlir devant la position d'un homme dont le malheur m'impose un silence absolu. Il ne me reste d'autres sentiments qu'un seul! celui de mon ancien attachement qui puise toute sa force dans les bontés, les complaisances... enfin l'attachement que Fieschi me portait lui même avant que le souffle de la discorde eut pénétré dans notre humble demeure. Je vous assure, monsieur, que ma cohabitation avec Fieschi a été très heureuse! car je me rappelle que le brave général Franckesquette enviait un jour son sort. Fieschi serait encore dans cette catégorie si des hommes qui l'ont lâchement abandonné l'eusse laissé tranquille chez lui, sans vouloir le dépouiller de sa grossière ignorance des montagnes de son pays. Fiechi a été fortement cathésisé [...]. L'on a retrempé son caractère en pervertissant dans son âme sa croyance religieuse; ce qui dans le principe contenait ses passions ; une nouvelle morale prêchée par des hommes hypocrites dont l'athéisme tue tout ce qui constitue l'homme moral a été pour Fieschi des principes très dangereux. Il en est arrivé que celui-ci a voulu dépasser son intelligence [...]. J'ai eu beau m'opposer à son trop grand dévouement et son enthousiasme pour les vils propagateurs d'une telle doctrine, mes efforts ont toujours été vaincus par la logique clandestine de ses génies du mal! de ses hommes à salive d'or qui comme le ver luisant ne se montrent que la nuit, qui laissent comme le limaçon leur bave pour salir la plante qu'ils n'ont pu détruire. Cet de tels hommes qui cétait emparés de Fieschi qui laisait soumis à leurs plus petits volontés pour lui donner plus tard le coup de pied de l'âne [...]. Oui monsieur Fieschi n'est qu'un instrument qui devait servir de marche pied à d'autres hommes [...]".
-Théobald LACROSSE (1795-1865) homme politique et ministre français. L.A.S. à "monsieur le Président". Brest, 31 juillet 1835. 1 p. 1/2 in-4. Petites effrangures sans atteinte au texte. A propos de l'attentat de Fieschi. "La nouvelle du crime odieux qui a ensanglanté le cinquième anniversaire de nos fêtes nationales est parvenue à Brest le 29 [...]".
750,00€