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Très importante lettre de Pasteur à Napoléon III sur ses recherches et son laboratoire

Louis Pasteur (Dôle, 1822/1895)
Pionnier de la microbiologie, il mit au point un vaccin contre la rage. Membre de l'Académie des sciences (1862), de médecine (1873) et de l'Académie française (1881).

Type de document : Lettre apostillée et signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. - Format : In-folio

Lieu : Paris

Date : 5 septembre 1867

Destinataire : l'empereur Napoléon III

Etat : Minime trou d’agrafe en marge et petits déchirures.

Description :

Très importante lettre de Pasteur à Napoléon III par laquelle il expose ses travaux et sollicite l’Empereur pour l'obtention de nouveaux moyens matériels, afin de prolonger ses recherches.

Il s'agit ici d'une copie de la lettre qu'il envoya à l'Empereur (conservée aux Archives nationales), en haut de laquelle Pasteur a ajouté 5 lignes de sa main (avec lieu et date). Il la fit probablement réaliser pour en garder une trace dans ses archives.

Il y expose ses travaux sur les fermentations et les micro-organismes en démontrant leur impact sur l’industrie, l’agriculture et la médecine ; et souligne l’importance de pouvoir disposer de locaux adaptés.

"Sire, Mes recherches sur les fermentations et sur le rôle des organismes microscopiques ont ouvert à la chimie physiologique des voies nouvelles dont les industries agricoles et les études médicales commencent à recueillr les fruits [...]. Qu'il s'agisse de recherches par une étude scientifique patiente de la putréfaction quelques principes capables de nous guider dans la découverte des causes des maladies putrides ou contagieuses, je voudrais trouver dans les dépendances d’un laboratoire assez spacieux un emplacement où l’installation des expériences pût avoir lieu commodément et sans danger pour la santé. Comment se livrer à des recherches sur la gangrène, sur les vins, à des expériences d'inoculation sans un local propre à recevoir des animaux morts ou vivants? [...]". L’un des projets qu’il juge nécessaire consisterait à "passer quelques semaines dans les environs de Chartres pour s’y livrer à de minutieuses observations [...]", en vue de combattre "la maladie dite du sang de rate [qui] fait perdre annuellement à la Beauce quatre millions de francs". "Ces recherches et mille autres qui correspondent à ma pensée, au grand acte de la transformation de la matière organique après la mort et du retour obligé de tout ce qui a vécu au sol et à l'atmosphère ne sont compatibles qu'avec l'installation d'un vaste laboratoire. Le temps est venu d'affranchir les sciences expérimentales des misères qui les entravent [...]". Il précise enfin que ses directions de recherches toucheront aussi bien la chimie animale, dans la lignée des travaux de Claude Bernard, que la chimie végétale.

Louis Pasteur a ajouté en haut cinq lignes de sa main. "Copie de la lettre que j'ai adressée à l'Empr. Elle a été remise à S. M. le 6 sept. par le général Favé [très probablement le général Idelphonse Favé (1812-1894), également membre de l'Académie des sciences]. L'Empr a approuvé le projet et prié le ministre d'y donner suite dès le samedi 7 sept. L.P.".

La lettre remise entre les mains de l'Empereur se trouve aujourd'hui aux Archives Nationales et porte une apostille du ministre de l'Instruction publique, Victor Duruy. Ce dernier a noté, dans la marge du document, son soutien à Pasteur : ce sera l'origine de la fondation du laboratoire de recherche de chimie physiologique de l'École pratique des hautes études situé à l'École normale supérieure, l'année suivante, en 1868.

Encre brune.

7500,00

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