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REF: 7033

Talma et les jours perdus.

François Joseph Talma (Paris, 1763/1826)
Le plus prestigieux acteur de son époque, admiré par Napoléon.

Type de document : lettre autographe (brouillon)

Nb documents : 1 - Nb pages : 1 p. 1/2 - Format : In-4

Lieu : Sans

Date : vers 1820-1825

Destinataire : une dame

Etat : très bon

Description :

Brouillon d'une belle lettre de Talma sur le théâtre et les souffrances que lui inflige la goutte. «Les biens de ce monde nous viennent rarement sans quelque mélange de mal. A l'instant où je recevais une lettre toute aimable de vous, mais sans doute trop flatteuse, je me sentais saisi d'un violent accès de goutte. Les douleurs intolérables qu'elle m'a fait éprouver ont seules retardé ma réponse et je souffre encore au point de ne pouvoir à peine vous écrire». Il la remercie infiniment de son invitation à venir à Angervilliers où il aurait eu le plaisir de faire sa cour à madame de La Brèche, mais son état de santé l'en empêche. «J'ai fort entendu parler de la troupe du marais qu'on m'a dit excellente. Que sais-je si une fois là, je n'aurois pas fait infidélité à la troupe de la rue de Richelieu, et sollicité par la directrice un ordre de début? Mais je désespère de pouvoir jouir cette saison de tout le plaisir que vous m'offrez. Je crains de rester encore longtemps boiteux, et en vérité j'aurois honte de me montrer avec cette ridicule infirmité. Nous autres princes, qui ne sont considérés qu'autant que nous marchons droit, il faut bien nous garder de clocher devant le monde. Il n'y a rien d'idéal dans la goutte, et aller ainsi clopin-clopant défigure furieusement un héros qu'on est habitué à ne voir que dans les régions poétiques. Quand je serai remis sur mes deux pieds, ce sera encore pis. Je suis harcelé par des auteurs en répétition ou près d'y être et qui gémissent au moins autant du retard que j'apporte à leurs pièces que des douleurs que j'éprouve. Il faudra réparer les jours perdus ; dès que je serai en état de reprendre mon service, on sera après moi, il faudra répéter tous les jours et jouer trois fois par semaine [...]. Heureux vos voisins qui ne sont sur le théâtre que quand la fantaisie leur en prend. Pourquoi mon étoile m'a-t-elle voulu rue de Richelieu, plutôt qu'au marais ; oui pourquoi Brunoy [lieu de sa résidence] n'est-il pas à côté d'Angervilliers! [...]». [La destinataire de la lettre est peut-être madame Récamier qui vivait à Angervilliers ; elle avait rencontré l'acteur le plus célèbre de son temps chez Mme de Stael et l'avait revu à plusieurs reprises].

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