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Superbe lettre intime d’Élisa Bonaparte sur sa vie en Italie, les fouilles à Aquilée et l’éducation de sa fille Napoléone

Élisa Bonaparte (Ajaccio, 1777/1820)
Princesse française et altesse impériale (1804), sœur de Napoléon Bonaparte. Elle fut princesse de Piombino et de Lucques, puis grande-duchesse de Toscane.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 3 - Format : 19,6 x 15,3 cm

Lieu : [Villa Vicentina]

Date : 19/04/1820

Destinataire : [son époux Félix Baciocchi (1762-1841)]

Etat : bon

Description :

Superbe lettre intime évoquant l'aménagement de sa maison de campagne à Villa Vicentina, près de Cervignano (Italie), les fouilles entreprises à Aquilée, sa vie en Italie, et l'éducation de leur fille Elisa Napoléone. Elle est écrite quelques semaines seulement avant son décès, survenu le 6 août de la même année, des suites d'une maladie contractée lors des fouilles à Aquilée.

Elle a reçu de ses nouvelles par un ami. "Je vois que tu te portes bien, ainsi que Napo [leur fille Élisa Napoleone] et ces Dames. Ma santé est bien meilleure, et je puis dire parfaite. Lundi, j'ai fait une promenade dans le parc, qui est charmant ; on a placé quelques tronçons de colonnes qui servent de bancs, d'autres ont été élevés sur le gazon, avec d'autres pierres, on a fait des tables, etc. On fait un petit lac. Je suis ravie d'être ici. Je n'aurai pas une minute d'ennui. J'ai déjà fait préparer les chambres : celles de Virginia, de Laura, de Planat. La tienne est prête. Dans quelques jours je la ferai meubler".

Elle évoque ensuite les fouilles archéologiques qu'elle a entrepris et finance à Aquilée. "Ce matin j'ai été à Aequileia, et on a découvert un travail très beau, c'est un égout fait avec des briques d'une dimension très grande, et des pierres d'un seul morceau. Il est de quelques pieds plus bas que les premières fondations d'Aquileia. On trouve toujours quelques médailles en bronze.

Enfin, cher ami, je crois qu'après tant de malheurs, le bonheur pour moi serait de vivre toujours ici. Laura serait bien étonnée de ma toilette. Des bottines noires, une robe en mérinos, bien courte, et mon chapeau de paille forment toute ma parure. Je me lève à 7h 1⁄2. Je dîne à midi. Je m’étends sur mon lit jusqu’à 4h et je recommence mes courses jusqu’à 7h 1⁄2 où nous soupons toujours modestement. Eugène fait un peu de musique jusqu’à 9 h et nous allons nous coucher. Point de caquets, d’intrigues, enfin cette tranquillité si douce, qu’on cherche dans le monde et qu’on ne retrouve réellement qu’en vivant au milieu des campagnards et des ouvriers. Je n’aurai plus de maux de nerfs. Je l'espère du moins [...].

Je désire, cher ami, que tu n'ailles pas dîner chez le Roi. C'est une résolution prise qui ne doit pas changer par mon absence. Quand Napo sera seule avec la gouvernante, alors elle ira tous les dimanches. Vas ici passer quelques fois la soirée cela me sera agréable. Dis leur bien des choses pour moi [...]. Dis à Napo que l'écriture de son catalogue n'est pas un chef d'oeuvre, il n'y a ni point ni virgule, et pas une lettre égale. Qu'elle s'accoutume donc à bien faire ce qu'elle fait [...]. Va à au théâtre voir l'opéra, cela fera plaisir à ce pauvre Vallutti [...]. Que Napoléone trouve le moment sans déranger les leçons de m'écrire, qu'elle pense à ce qu'elle écrira, et qu'elle ne soit pas embarrassée pour m'exprimer ce qu'elle sent [...]

Je t'embrasse. Elisa".

1800,00

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