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Marguerite Durand décrit la femme parfaite pour Le Salon des cent

Marguerite Durand (Paris, 1864/1936)
Féministe, journaliste et actrice française, fondatrice du journal La Fronde.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 7 pp. - Format : In-8

Lieu : S.l.

Date : "Mercredi"

Destinataire : à Léon Deschamps, de la Plume

Etat : Bon

Description :

Longue et intéressante lettre de Marguerite Durand, adressée au poète Léon Deschamps, qui, séduite par le projet de salon d'art qu'il veut créer, lui prodigue quelques conseils. "[...] pour qu'il réussisse commercialement, il m'apparait qu'il faut faire de votre Salon un Temple du beau. Il faut que ce soit neuf, original, hardi. Il faut que votre tentative d'Art intéresse d'abord. Que ce soit du nouveau, de l'imprévu et non le déjà vu banal [...]". Selon elle il faut que l'oeil soit activé, tout d'abord par des fleurs, en nombre "depuis l'orchidée monstrueuse, le lys, la tuile tourmentés", des tentures murales... "Et la femme ? Ah ! la femme. Fleurs, art, décors, femmes, il faut que tout se marie. Il faut que vous mettiez tout votre flair... à découvrir la femme qu'il faut pour être l'Interprète entre le Beau et l'Or. Il faut que votre vendeuse soit la prêtresse de l'Art. Il vous la faut jolie et d'avance, de cela je me récuse. Il vous la faut plus qu'intelligente, il vous la faut sensible [...] il faut qu'elle sache s'habiller ! Sans élégance compliquée [...]". Durand décrit longuement la perle rare pour que ce projet de Deschamps soit l'évènement artistique de la saison. Elle en parlera à un ami poète "très connu qui pourra y intéresser son public mondain". Elle termine par quelques propos sur son mari : "Si vous m'écrivez faites-le en terme très concis car mon austère époux n'entend rien aux réunions d'artistes".

Léon Deschamps lança effectivement Le Salon des cent (appelé également le « Salon des 100 » ou « Salon de La Plume ») en février 1894. Composé d'expositions d'estampes et des dessins français à vendre, il se tint dans le hall de la revue La Plume.

Encre brune sur deux feuillets double de papier vergé filigrané.

Vendu