REF: 15432

Manuscrit d’un « manifeste » sur l’art de Consuelo de Saint-Exupéry

Consuelo Saint-Exupéry (de) (Armenia, 1901/1979)
Peintre et sculptrice, muse et épouse de Saint-Exupéry.

Type de document : manuscrit autographe

Nb documents : 1 - Nb pages : 1 p. 1/2 - Format : In-4

Lieu : S.l.

Date : [vers 1945]

Destinataire : Sans

Etat : Petites déchirures

Description :

Intéressant "manifeste" de Consuelo de Saint-Exupéry, sur l'Art.

"J'ai découvert un jour que la peinture est une sorte de graphologie, un vrai langage et pas seulement la peinture classique, plastique, qu'on a pratiquée à notre siècle. Dans les romans, les mots sont lents, aussi à notre époque on ne lit plus autant que lorsque la machine n'existait pas. Les poètes ont pris la première place, comme dans les grandes époques de civilisation. Dans les grandes époques de confusion ou de répression sur les castes sociales, de troubles politiques, les peintres se multipliaient et naissaient les maîtres comme Le Titien qui montait sur les échafaudages et s'attachait au plafond du Dôme de la chapelle Sixtine.

Malgré que je sois une femme, je comprends le moyen silencieux d'expression et d'invention de la couleur, qui frappe et éduque, qui envahit. L'image vous suit dans vos actes. C'est pourquoi je demandais aux surréalistes de ne pas faire de monstres, comme nous ne mettons pas nos chaussettes dans le dessert.

Le peintre quand il est sincère n'est pas spécialiste de choses terrifiantes, n'importe quelle autre forme trouvera son public, comme les acteurs, les jongleurs, les danseurs.

Vous les grands de notre époque sentirez que je ne puis présenter ma peinture tantôt libre, tantôt classique, presque toujours romantique".

Au dos, Consuelo de Saint-Exupéry écrit quelques lignes d'envoi. "Je vous envoie avec cet humble manifeste deux de mes toiles, si l'une d'elle vous plaisait et si vous aviez une place pour elle dans votre maison, quelle récompense pour mes vingt ans de travail que vous l'acceptiez. Pardonnez mon français, pardonnez aussi le temps que vous donnerez à ma lettre, car mon mari [Antoine de Saint-Exupéry] m'a appris la valeur du temps d'un honnête artiste. Je me permets aussi de vous envoyer mon livre Oppède avec des illustrations faites aussi à Oppède, si j'obtiens par grâce l'heureux bien d'une préface à ma première exposition à Paris".

[Oppède sera publié en 1945 aux éditions Brentano's, et en 1947, en France, chez Gallimard]

En bas, mention d'identification, d'une autre main.

Crayon à papier.

1200,00

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