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REF: 10130

Manuscrit du discours de Paul Claudel pour sa Grand-Croix de la Légion d’honneur.

Paul Claudel (Villeneuve-sur-Fère, 1868/1955)
Ecrivain et diplomate, élu à l'Académie française (1946).

Type de document : manuscrit autographe

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. ½ - Format : In-folio

Lieu : Sans

Date : 17/10/1951

Destinataire : Sans

Etat : Marge sup. mal coupée.

Description :

Manuscrit de son discours prononcé lors de sa remise de la Grand-croix de la Légion d'honneur, dans lequel il évoque son action diplomatique au service de son pays et son amour de la France. « Comment de mon côté n'aurais-je pas répondu de mon mieux à la chance qui m'était si libéralement dispensée de découvrir à côté de ma vocation d'écrivain une autre non moins affirmée de fonctionnaire ? Et quelle fonction plus belle que de représenter la France ? Je ne sais s'il y a une meilleure manière d'apprendre son pays que de tourner autour de lui et de multiplier à son endroit les points de vue de l'exil. Un beau et cher pays dont les courts et rares congés me permettaient d'apprécier davantage les valeurs maternelles. Un pays intelligent, à une époque où l'intelligence, associée du coeur, n'a jamais été plus nécessaire. Je ne sais s'il y a dans l'histoire du monde une période plus mouvementée que celle dont mes quarante cinq ans d'activité diplomatique m'ont permis de prendre la mesure. Que de catastrophes, que de conflits, que de changements de décor, que de destins entrechoqués ! Eh bien, il me semble que somme toute de ce tohu bohu apocalyptique notre pays ne s'en est pas mal tiré ! [...] Plus tard dans cette période difficile et angoissante de l'Entre-deux-guerres, bien des fautes ont été commises, mais, je ne crains pas de le dire, aucune dont la France porte la responsabilité [...]. Dans ce drame terrible et magnifique, où il ne s'agit de rien de moins que de la création d'un monde, dans cette genèse douloureuse dont nous voyons avec confiance s'accuser autour de nous les développements, mon rôle propre a été bien modeste et effacé. Je n'ai été qu'un auxiliaire qui aimait son métier. Et si je suis fier de cette récompense écarlate dont la République en la personne de son Président veut bien honorer mes épaules, c'est que je ne la considère pas autrement que la médaille des vieux serviteurs ».

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