REF: 10897

Manuscrit de Jean Raspail sur l’Apartheid et les symboles.

Jean Raspail (Chemillé-sur-Dême, 1925/0)
Écrivain, auteur du Camp des saints. Grand prix du roman de l'Académie française en 1981.

Type de document : manuscrit autographe signé

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. 1/2 - Format : In-4

Lieu : Sans

Date : 20/10/1961

Destinataire : Sans

Etat : pliure

Description :

Chronique écrite en 1961, publiée par Le Figaro, dans le contexte de l'Apartheid, ironisant sur la réaction irritée de certains pays africains à propos des "symboles". Elle est intitulée "L'O.N.U. et les symboles". "A l'O.N.U., devant les délégués de cent nations souveraines, le ministre des Affaires Etrangères d'Afrique du Sud eut il y a peu de temps une phrase malheureuse. Défendant la douloureuse doctrine de l'apartheid, il parla de "Noirs illettrés qui ne comprennent pas le système démocratique et qui sont incapables de voter pour autre chose chose que pour des symboles d'animaux". Trente délégués africains ressentirent cette déclaration comme une injure personnelle [...]". Raspail prend le contrepied en montrant que tous les pays sont parés de symboles et qu'ils auraient pu les brandir de la même manière. "Il se serait fait un bref silence au sein d'une assemblée méditante, chacun découvrant qu'il n'y siégeait que par la puissance des symboles, faucilles, croix, croissants, étoiles, animaux héraldiques, marteaux et bonnets phrygiens, slogans et initiales qui tenaient lieu de convictions à des millions d'électeurs. Les délégués africains, enfin, se seraient sentis moins seuls, fiers de leurs animaux symboliques, le lion courageux, le buffle travailleur, l'éléphant solide, et tant d'autres aussi nobles qui élèvent l'âme de l'électeur et fortifient son jugement mieux que de vulgaires initiales. Seul à la tribune et oublié de tous, le délégué des Afrikanders serait resté sans voix, absorbé par d'étranges réflexions : ne votait-on pas dans son pays contre un unique symbole, présent à tous les esprits, une tête noire et crépue, que la plupart de ses compatriotes voyaient encore avec une machoire d'animal affamé, aux dents beaucoup trop longues?"

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