REF: 14426

Magnifique poème autographe signé de Paul Éluard : « J’avais dans mes serments bâti trois châteaux »

Paul Éluard (Saint-Denis, 1895/1952)
Poète surréaliste.

Type de document : manuscrit autographe signé

Nb documents : 1 - Nb pages : 1 p. - Format : In-4

Lieu : S.l.

Date : [1944]

Destinataire : Sans

Etat : Bon

Description :

Magnifique poème de Paul Éluard, formant le deuxième texte du recueil Les Armes de la douleur, publié en 1944 "À la mémoire de Lucien Legros fusillé pour ses dix-huit ans", par la Gestapo.

"J'avais dans mes serments bâti trois châteaux / Un pour la vie un pour la mort un pour l'amour / Je cachais comme un trésor / Les pauvres petites peines / De ma vie heureuse et bonne /

J'avais dans la douceur tissé trois manteaux / Un pour nous deux et deux pour notre enfant / Nous avions les mêmes mains / Et nous pensions l'un pour l'autre / Nous embellissions la terre /

J'avais dans la nuit compté trois lumières / Le temps de dormir tout se confondait / Fille espoir et fleur miroir œil et lune / Garçon sans saveur mais clair de langage / Fille sans éclat mais fluide aux doigts /

Brusquement c'est le désert / Et je me perds dans le noir / L'ennemi s'est révélé / Je suis seule dans ma chair / Je suis seule pour aimer.

Paul Eluard".

Éluard rédigea ce texte à la suite d'un fait terrible, qu'il expliquera dans Raisons d'écrire. En avril 1942, un élève de l'École alsacienne, Lucien Gros, fut arrêté à la suite d'une manifestation. Condamné aux travaux forcés à perpétuité, il fut livré à la Gestapo, torturé puis fusillé par ordre de Goering. Le père et le frère de ce jeune homme subirent le même sort. Les Armes de la douleur parurent à Toulouse, en 1944. Il sera repris dans deux autres recueils, en 1944 et 1957.

Papier couleur chamois.

Vendu