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Longue lettre du général Bertrand adressée à sa femme Fanny depuis la Pologne en 1813

Henri Gatien Bertrand (comte) (Châteauroux, 1773/1844)
Général, grand maréchal du Palais, compagnon de Napoléon à l'île d'Elbe et à Sainte-Hélène.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 4 pp. - Format : In-4

Lieu : Sprottau [Szprotawa, Pologne]

Date : 17 juillet [1813]

Destinataire : Fanny Bertrand, née Dillon

Etat : Bon. Trace d'onglet.

Description :

Belle et longue lettre du général Bertrand, à son épouse Fanny (qu'il avait épousée en septembre 1808), écrite durant la campagne de Saxe de 1813.

"Je reçois, chère Fanny, ta lettre du 9. [...] Pendant un mois j'étais tourmenté de tout ce que tu m'écrivais, et te savoir plus calme, mieux portante est pour moi la plus agréable nouvelle. Ce que tu me dis de ta santé, de ton régime, me fait plaisir. Le bonheur est dans nous chère Fanny et le plus grand pas qu'on puisse faire vers ce but est d'apprendre à modérer ses désirs et à supporter ce qu'on ne peut éviter, cela est vrai pour tout le monde et dans toutes les positions de la vie. Ne perds pas de vue l'esprit de courage qui t'es plus nécessaire qu'à une autre, pour ta santé, ton bonheur et le nôtre. Il est un autre courage qu'il serait bien utile de te recommander, tu le pousserais à l'héroïsme [...]".

Il revient longuement sur les dépenses de son épouse, l'invitant à les réduire drastiquement. "Cependant si mon traitement ne me permettait pas d'en envoyer à Paris 40.000 francs, comment ferais-je - et je désire ardemment pouvoir payer mes dettes [...]".

Il évoque aussi longuement son éducation et son père. "[...]. Il y a des détails dans lesquels le public ne doit pas entrer. Mon père m'a souvent dit cela, et j'ai trouvé qu'il avait raison. J'ai dit quelquefois à mon père que l'éducation qu'il m'avait donnée m'avait été bien utile, il ne se rappelait pas, m'a-t-il  souvent dit, m'en avoir donnée aucune, ne m'ayant presque pas vu parce que j'étais au collège. Mais il suffit d'un (?) tous les six mois pour faire une profonde impression dans l'âme d'un jeune homme quand cela vient d'une personne qu'il respecte [...]".

"[...] Je t'ai déjà dit souvent qu'aussitôt que les circonstances te permettront de venir, je serai très heureux de te voir. Nous trouvons tous fort extraordinaire de ne rien savoir sur l'armistice. Je présume cependant qu'il est prolongé [...]".

Vendu