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REF: 7185

Longue et très belle correspondance de Mme de Lamartine.

Marianne Elisa Lamartine (de) (1790/1863)
Peintre et sculptrice, épouse de Lamartine.

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 41 - Nb pages : 111 - Format : In-12 et in-16

Lieu : Sans

Date : 1851-1862 et sans date

Destinataire : Charles Alexandre (1821/1890), homme de lettres, secrétaire de Lamartine.

Etat : bon

Description :

Superbe correspondance amicale de Mme de Lamartine à son secrétaire intime, qui éclaire de manière indirecte, privilégiée et inédite, les sombres années et l'entourage intime du poète. De cette profonde amitié, Charles Alexandre consacra un ouvrage, paru en 1887 : Madame de Lamartine. Au fil de ses lettres, elle évoque les visites d'amis (en particulier d'Henri de Lacretelle), les vendanges à Milly et Saint-Point, ses voyages, ses nombreux soucis de santé (la calligraphie de ses dernières lettres témoignent de sa dégradation), le long travail de correction des épreuves de son mari dont elle revoie les textes, etc. Elle évoque aussi ses relations avec le poète. Quelques extraits : 2 janvier 1855. «Avant-hier, Mr Adam nous a apporté le buste en marbre et plusieurs de nos amis sont venus le soir l'admirer chez nous. Nous cherchons à l'éclairer le mieux possible pour le soir, il faut renoncer à le regarder le matin, notre cottage est trop petit pour qu'on puisse avoir lumière et distance, mais le soir il fait un très grand effet. Vous viendrez le voir bientôt n'est-ce pas ? [...]. Le travail a été incessant – et va recommencer pour la Constituante qui n'est pas encore en volumes. Le 1er seul a paru. Les 3 autres sont à revoir [...]. Une maison de Paris qui avait acheté 400 pièces de vin nouveau excellent, n'a pas l'argent comptant. Mr de L. [Lamartine] a refusé de les voir sans payement. Tout est rompu. Sans doute il pourra vendre très bien ce vin là, mais en attendant, il a des payements qu'il avait échelonnés sur la somme qu'il devait recevoir ces jours ci. Ecrivez moi le plus souvent que vous le pourrez, rien ne me fait plus de plaisir que de recevoir vos lettres. Croyez-le [...]». «M. de L. parle de partir le 25, lundi de la semaine qui vient. J'espère avoir fait les corrections au moins pour l'exemplaire que je garde et j'espère aussi être mieux portante pour écrire plus nettement celles que je donnerai à l'imprimeur. Il me faudra bien quelqu'un à Paris pour revoir les épreuves qui seront très difficiles à tirer. Mais il faudrait quelqu'un aussi poète que vous et aussi minutieux que le grammairien. Je ne pourrais pas confier à lui une épreuve il en ferait de la très mauvaise prose [...]». 1862. «Oui, vous avez bien raison, il aurait fallu de Platon. Mais comme l'article entier est sur lui, j'espère qu'on ne prendra pas en mauvaise part la phrase qui si évidemment se rapporte à lui. Oh qu'il serait utile de laisser revoir ! Un mot de plus ou de moins changerait tout. Un jour à Monceaux j'ai eu la chance de voir avec lui une épreuve. Je suis tombée sur un mot, un seul, qui était des plus fâcheux. Je le lui ai dit. Il en est convenu et j'ai substitué une épithète exacte et sans inconvénient. Je lui ai fait observer que je lui rendais service ! Mais il continue la même chose, et ce n'est que de loin en loin que je puis entrevoir par hasard, ou par supercherie quelque chose. C'est si fort une volonté de sa part qu'il donne ses épreuves à porter tout de suite à Jean, au lieu de les donner le soir à un commis qui passe devant l'imprimerie. J'en suis désolée. Si je pouvais seulement causer avec lui sur ce qu'il écrit, je le convaincrais souvent de l'inconvénient de mots qui lui sont échappés. Il est de même pour son portrait. Il a fait faire, l'été passé, un dessin pour la gravure ; il ne l'a laissé voir pas même à Val. Et voici venir une belle gravure aussi peu ressemblante et aussi prosaïque que toutes les autres. Je lui ai reproché de ne pas m'avoir consultée – dirait-il vous pouvez penser que je ne m'entends pas en littérature qui n'est pas mon métier, comme tu dis, mais tu conviens que j'ai du goût en peinture et que je suis même un peu du métier. Pourquoi m'exclure quand, par une petite observation de moi, j'aurais mi le doigt sur le défaut ainsi que je le fais maintenant que c'est trop tard. Je vous aurais épargné des dépenses fâcheuses en éclairant l'artiste par la connaissance que j'ai de vos traits et de votre physionomie. Il n'y a rien à répondre mais il fera encore de même si l'occasion s'en présente. Je suis retombée bien souffrante, d'une crise d'estomac et il a fallu reprendre mon lit. Et aujourd'hui que le temps est meilleur, je reste chez moi pour me réserver à un petit dîner de 4 hommes que nous avons demain pour manger une dinde de St-P. et un jambon idem. Nous avons Paul Huet, Rey, Ulbach et Jouenne (l'ami de Mlle Peltré). Et Mornand que j'oubliais [...]». Une longue lettre confidentielle est consacrée à la formation du Comité Mâconnais, à la vente des biens de Lamartine et aux démarches de Chamborant. «Tout ce qui nous revient de la popularité de M. de L. est très satisfaisant. Encore avant-hier, dans un grand concert, une actrice du Français dont le nom m'échappe tant je suis loin de tous les théâtres, a récité l'Ode à Lord Byron qui a été tellement applaudi qu'il y en avait autant pour l'auteur que pour la pièce [...]».
On joint : 2 poèmes autographes de Charles Alexandre dédiés à Marianne de Lamartine, dont celui qui a été publié en frontispice de l'ouvrage : «Je suis toujours en deuil de vous, ma sainte amie ! / L'huile du temps n'a pu guérir mon coeur blessé / Loin de vous, ma douleur ne s'est pas endormie / Dans votre tombe git mon bonheur trépassé [...]».

La plupart des lettres ornées d'un monogramme gaufré (dont celui de Lamartine).

Vendu