REF: 15727

Lettre de prison de Jacques Mesrine sur son livre « L’Instinct de mort » et le procès de sa compagne

Jacques Mesrine (Clichy-la-Garenne, 1936/1979)
Célèbre criminel français. Qualifié d'ennemi public numéro un, il opéra de nombreux braquages médiatisés et reste célèbre pour ses nombreuses évasions.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. - Format : In-4

Lieu : [Prison de la Santé]

Date : 27 octobre 1976

Destinataire : « Nanou d'amour », Jeanne Schneider, sa compagne

Etat : Bon

Description :

Lettre signée « ton z'époux El Viejo », écrite la veille du procès de sa compagne, teintée de réflexions sur la mort, et sur l'écriture de son livre [L'Instinct de mort, qui sera publié en 1977].

"Salut jeune fille ! eh oui ! après 7 ans ½ de manque, tu es une presque vierge (sic !). Comment vont les nerfs de la femme de ma vie. Demain le grand jour […] Enfin, nous aurons fait le maximum et si tu restes en prison, ce ne sera pas faute d'avoir tout tenté […] ». Il lui parle de sa fille Sabrina et de l'achat d'une mobylette neuve. « Ce n'est pas une question d'argent pour moi mais de mérite. Il ne me faut pas oublier trop vite ce qu'elle m'a fait il y a un mois. Tout va dépendre si tu retrouves ta liberté ou non. Autrement je me sens plus calme aujourd'hui, mais j'ai toujours la tête vide pour écrire mon bouquin […]. Normalement je dois recevoir la visite de Smadja [son avocat] avec une avocate de l'éditeur Robert Laffont. Elle sera déçue car je ne ferai rien publier en France tant que mes procès ne seront pas terminés". Il parle de sa mère qui vit à la montagne et ne veut pas recevoir ses lettres. "Je la comprends, il est préférable dans des petits villages comme l'endroit où elle vit, que l'on ignore qu'elle est la mère de cet affreux jojo de mister Jack". Il évoque sa possible sortie de prison, il irait alors travailler avec elle dans une clinique ou un centre privé. "Heureusement pour moi, je n'en pense pas un mot. Il y a longtemps que j'aurai rejoint les têtes en os et que ma « veuve » viendra prendre sa cuite sur ma tombe pour pleurer son « z'amour » perdu… surtout ma belle… que des roses rouges (sic). C'est vrai que tout cela m'amuse… la mort a un côté comique, un côté loterie… c'est souvent celui qui a toujours joué avec sa vie… qui termine vers les 80 berges et le brave mec qui a travaillé toute son existence qui claque à l'âge de la retraite. La mort ne peut pas faire peur, elle fait seulement souffrir ceux qui restent s'il y avait « amour ». Regarde « papa » cela fait trois ans et je le sens très proche de moi. J'y pense très souvent, je revois son sourire. J'ai réellement eu un bon père… je l'adorerai jusqu'à la fin de mes jours... c'est peut-être cela l'éternité, être aimé après sa mort […]".

1300,00

Ajouter à la liste de souhaits