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Les conseils de Pierre-Michel Hennin à Bernardin de Saint-Pierre

Pierre Michel Hennin (Magny-en-Vexin, 1728/1807)
Diplomate et érudit français. Il officia dans toute l'Europe puis aux côtés du comte de Vergennes. Hennin fut un membre fondateur de l'Académie celtique et entretint une longue correspondance avec Voltaire et Bernardin de Saint-Pierre.

Type de document : lettre signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. 1/2 - Format : In-4

Lieu : Versailles

Date : 30 juillet 1778

Destinataire : Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre

Etat : Bon

Description :

Pierre-Michel Hennin assure à Jacques-Henri Bernardin de Saint-Pierre qu'il fera tout son possible pour lui trouver un emploi :

"J'ai toujours vu, Monsieur et cher ami, qu'hors le cas de faveur extraordinaire on avait rien de ce pays-ci que par la persévérance. Il faut se montrer, faire parler, parler soi-même, et de plus avoir un objet fixe de ses demandes. Si jamais moment a été opportun, c'est celui où nous sommes ; on a besoin de gens sur qui on puisse compter, mais il faut s'offrir et paraître prêt à tout, quoiqu'on demande une chose positive. Rien de mieux que d'écrire quand on le peut faire sur une table d'or ou du moins dorée ; vous n'êtes pas fait pour rester à l'hôtel de Bourbon. Je vous garantis qu'on n'ira pas vous y chercher et que vos amis de Paris ne feront rien si vous ne paraissez pas. D'ailleurs, ce n'est pas le moment où les récompenses puissent atteindre ceux qui n'agissent pas. Jamais je n'ai conseillé à personne d'entrer dans la carrière politique, c'est la pire de toutes par son incertitude ; d'ailleurs, nous avons quarante surnuméraires qui ont déjà servi, et quatre cents demandants tous très protégés ; je vous tromperais si je vous promettais autre chose que de faire agir dans l'occasion M. le comte de Vergennes auprès d'un autre ministre. J'espère l'y déterminer par la connaissance de vos services ; au reste j'arrive ici, mon état n'est pas même fixé, et de long-temps je ne pourrai obliger personne essentiellement. J'ai cru vous servir, Monsieur, en ne vous procurant pas une réponse du ministre, elle eût été négative vu le moment ; mais soyez sûr que vous serez secondé si vous vous attachez à vous faire employer dans un état fixe, militaire, marine ou colonies. Si vous êtes homme à entrer dans quelque entreprise extraordinaire et à partir dans deux heures, dites-le-moi, parce que cela peut s'offrir, mais surtout sortez de votre cabinet, de vos diners périodiques, du train monotone des sociétés de Paris [Bernardin de Saint-Pierre, alors désoeuvré, fréquentait les salons et les encyclopédistes] ; il faut agir et agir de suite avec vivacité, avec persévérance, et tout ira bien. Je vous écris si rapidement, que cette lettre pourra bien ne pas vous paraître ce qui conviendrait à votre position et à votre manière de voir. Mais dans le vrai, je n'ai pas le temps de discuter avec vous ce qui peut vous convenir, et de vous mettre sur la voie autrement que par des généralités. Cependant que personne ne désire plus que moi de vous voir placé de manière à mériter les bienfaits du Roi, et que si je suis à portée d'y contribuer j'y mettrai sûrement plus de chaleur que vous, ce n'est pas beaucoup dire, mais vous m'entendez [...]".

À partir du printemps , le comte de Vergennes, alors ministre des Affaires étrangères, plaça Hennin à Versailles pour y remplir la fonction de premier commis du département des Affaires étrangères.

Adresse au dos.

350,00

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