REF: 14049

Le duc de Saint-Aignan, témoin de l’exil du Parlement de Paris à Pontoise, en juillet 1720

Paul Hippolyte Saint-Aignan (de Beauvilliers, duc de) (Paris, 1686/1776)
Diplomate, membre du Conseil de régence, membre de l'Académie française (1726) et de l'Académie des Inscriptions.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 3 pp. 1/2 - Format : In-4

Lieu : Paris

Date : 21/07/1720

Destinataire : Sans

Etat : bon

Description :

Belle et intéressante lettre du duc de Saint-Aignan, alors membre du Conseil de Régence, témoignant de l'exil du Parlement de Paris à Pontoise, écrite le jour même de l'événement. Il y restera jusqu'au 16 décembre.

"Je ne m'attends pas, Monsieur, d'être le premier à vous apprendre la nouvelle de la translation du Parlement à Pontoise pour laquelle on a expédié ce matin tous les ordres nécessaires, mais je vous suis trop dévoué pour vous laisser ignorer la surprise où sont icy vos amis de ce qu'au milieu de tant d'événemens qui partagent l'attention publique, vous vous tenés tranquille à votre campagne. J'ay été tout prest ce matin de demander à M. le Duc d'Orléans s'il ne vous avoit pas fait mander de venir, et puis j'ay cru qu'il valait mieux borner mon zèle à ne confier qu'à vous ce que nous prenions la liberté de penser au sujet de votre absence. Peut estre serés vous tenté de la condamner en moy, mais au moins vous n'en sçauriés blâmer les motifs puisqu'ils ont également pour objet mon attachement particulier pour vostre personne ; et l'intérest que je prendray toujours au bien de l'Estat que peu de gens sont aussi à portée de procurer que vous (dans les conjectures malheureuses où nous nous trouvons) par vos lumières, par la droiture de vos intentions, enfin par la manière dont vous êtes auprès de M. le Régent. C'est cette nuit qu'il a fait remettre à Mrs du Parlement les lettres de cachet qui ordonnent à chacun d'eux de se rendre à Pontoise dans deux fois vingt quatre heures, et ce matin il en a informé le Conseil, assemblé extraordinairement, où Le Roy s'est trouvé. Jusqu'ici il ne paroist pas que cet événement cause dans le peuple aucune agitation dangereuse, et pour moy je me persuade au contraire qu'il pourra prévenir beaucoup de désordres [...]".

Ancienne collection Gourio de Refuge (23/24 décembre 1902, n°157), qui indique "Rare".

800,00

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