REF: 2961

La veuve de Beaumarchais au bord de la ruine.

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 3 - Nb pages : 3 1/2 - Format : In-8 et in-12

Lieu : Sans

Date : an 6 et sans date

Destinataire : M. Raguet-Lépine, son neveu.

Etat : mouillure claire en coin, un tache ancienne.

Description :

Trois lettres de Marie-Thérèse de Willer-Mawlas (décédée en 1816) dernière épouse de Beaumarchais (il l'avait rencontrée en 1774, l'épousa une première fois en 1786, puis une seconde en 1797). «Votre oncle et ami Beaumarchais et votre tante vous font part de la cessation des souffrances de leur soeur et belle-soeur hier 22 floréal an 6 à 8 heures et demie du soir, le 44e jour de sa maladie». Elle l'invite à les rejoindre «en habit convenable» et précise qu'il «faut chercher Me Delepine avec précaution, afin de sauver une trop forte secousse à notre pauvre soeur et belle-soeur». Une seconde lettre laisse percevoir l'état de misère dans lequel se trouve la famille Beaumarchais à la fin de la Révolution. «Depuis longtemps, mon ami, nous avions aboli l'usage des billets, parce que les billets ont l'air d'un ton, qu'ils annoncent des préférences et que ces préférences nous ont valu des scènes très désagréables». Elle renonce à accueillir M. et Mme D'Ossuna. «Nous regrettons, ma fille et moi, que les cruelles circonstances ne nous permettent pas de leur faire les honneurs de ce jardin, bien déchu de sa première splendeur. Depuis que notre jardin est devenu le dépôt de tout ce qui nous est cher, nous l'avons fermé indistinctement, mais il sera ouvert pour vos frais débarqués de Hollande». Elle lui adresse deux places. «Comme c'est décadi, je suppose que ce jour lui convient mieux que tout autre [...]». Dans une dernière, signée Ve Beaumarchais, elle évoque un voyage très fatiguant et sa difficile situation. «Ma fille, mon gendre et moi, nous acceptons avec grand plaisir votre invitation ; vous êtes un excellent neveu, et pour tout dire un charmant homme. Nous tâcherons de vous faire honneur et nous ne négligerons rien pour intéresser en notre faveur vos importants convives. Cette fête devient pour nous une fortuité bien heureuse. Hélas, il ne s'agit pas aujourd'huy d'être riches, mais au moins de n'être pas ruinés sans ressources ; de payer nos créanciers, d'honorer la mémoire de ton oncle».

Adresses au dos.

Vendu