La réponse de Jules Bois aux reproches de Maurice de Fleury

Jules Bois répond aux reproches de Maurice de Fleury à propos d'un article trompeur et erroné :  "Mon cher ami, je suis plus désolé que vous puisque j’ai pu vous faire de la peine alors que je désirais mettre en vedette l’écrivain et le praticien. Je vous ai choisi de préférence à d’autres qui certes auraient été loin de me reprocher mes citations. Ceci dit, permettez-moi de vous assurer que vous exagérez les effets de cet article et qu’ensuite vous êtes à son sujet un peu injuste envers moi. Je n’ai rien ajouté au texte même d’une lettre de vous que vous aviez rédigée, sachant bien qu’elle serait publiée. Je tiens cette lettre à votre disposition ; et, si vous voulez comparer ce que je vous ai fait dire à ce que vous avez écrit, vous verrez que j’ai pris vos propres phrases. Je vous ai montré cette lettre, il y a deux ou trois semaines lorsque pendant ma maladie vous avez été assez bon pour venir me voir et me donner vos soins. Vous avez approuvé alors votre texte ; et, quand je vous ai demandé si vous aviez quelque chose à y ajouter ou à en retrancher, vous m’avez dit : « rien ». C’est ce texte seul que j’ai mis dans votre bouche, et qui est de vous, deux fois, puisqu’il a été écrit de votre main, puis relu et approuvé. Je n’ai pas dit que vous étiez matérialiste ; j’ai même écrit que vous ne l'étiez, mais déterministes, etc. Je ne vous ai pas montré sous le jour d’un « adversaire actif » (termes de votre lettre reçue ce matin) mais d’un esprit « tolérant ». [...] Je ne puis penser qu’on fasse tort à un médecin en le traitant d’esprit positif, voir même de positiviste. Je sais pour l’avoir constaté que les médecins mystiques sont mal jugés par vos confrères et n'ont pas la confiance de la clientèle. Quant à l’opinion de J.K. Huysmans sur Paul Richer, elle ne regarde que lui en tant qu'opinion ; nous n’y pouvons rien ni l’un ni l’autre. Notre ami désirait que sa critique -qu'il pense entièrement- fut publique. J’espère que Madame de Fleury voudra bien me conserver sa sympathie qui m’est précieuse [...]. En tout cas, cher ami, je vous donne carte blanche pour m’attribuer ce qu’il ne vous plaira plus de penser dans cet article...".

Il est joint une carte de visite autographe, au même (petite pliure sur un côté) : "Pourriez-vous me donner l'adresse de P. Janet et de G. de la Tourette ? Et un mot d'introduction [...]". Il s'agit du pionnier de la psychologie Pierre Janet (1859-1947) et du grand neurologue Georges Gilles de La Tourette (1857-1904).