Jules Supervielle commente une critique élogieuse du « Forçat innocent »
Jules Supervielle (Monté-Vidéo, 1884/1960)"C'est une de vos meilleures critiques que vous avez écrite sur Le Forçat [le recueil de poèmes "Le Forçat innocent" paru cette même année] et je suis heureux de vous en remercier. J'aime que pour vous je sois venu comme le Colonel Bigua "un voleur de mot" [Philémon Bigua, ressortissant d'Amérique du Sud, personnage de son roman Le Voleur d'enfants, paru en 1926]. J'aime aussi cette façon que j'ai d'après vous de retenir les mots le plus longtemps possible et de ne les lâcher que quand je ne puis faire autrement. Tout cela est très bien compris, je pense. Vous dites que Dieu est toujours présent dans mes vers. Jammes [l'écrivain et poète Francis Jammes (] m'écrivait il y a quelques jours : "Comment faites-vous pour taire Dieu ?" Sans doute ne donnez-vous pas à ce mot le même sens et je crois que je tais en effet le Dieu des Chrétiens. Merci, cher ami, et un cordial shakehand de cette presque extrémité de l'Amérique du Sud. Votre Jules Supervielle. Je quitterai l'Amérique du Sud vers le 20 juillet pour rentrer en France par Port-Cros".
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