10%
REF: 9527

Jacques Mortane se fait l’avocat de René Couzinet, au bord de la faillite.

Jacques Mortane (de son vrai nom Romanet) (1883/1939)
Ecrivain et journaliste, spécialiste de l'aviation. Il écrit pour l'Illustration et le Matin ; auteur de nombreux ouvrages sur les as de l'aviation.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 - Format : In-4

Lieu : Saint-Jean-le-Thomas (Manche)

Date : 03/09/1934

Destinataire : [Victor Denain (1880/1952), général de l'armée de l'air].

Etat : bon

Description :

Virulente et longue lettre de Jacques Mortane au général Denain, pleine de reproches envers le ministère de l'air qui s'était engagé à commander des avions Arc-en-Ciel mis au point par l'avionneur René Couzinet, qui est aujourd'hui étranglé financièrement et sa société au bord de la faillite. "Lorsqu'il y a trois semaines je vous ai entretenu de la commande des trois Arc-en-Ciel, vous m'aviez répondu que vous aviez donné ordre à Air France de faire diligence et que la question ne dépendait plus de vous [...]. De qui de vous deux me prend pour un crétin? Couzinet n'a toujours pas sa commande, son usine est fermée, ses spécialistes sont sur le pavé et il va, sur mon conseil, chercher du travail au Brésil. Quel sujet en or pour passionner l'opinion publique! Cela la changerait de Stavisky [...]. Je vous ai démontré que certains de vos services sont détaillants. Ils continuent à le prouver [...]. Prenant quelques histoires scandaleuses du ministère vis-à-vis de Couzinet, j'ai de quoi écrire un ouvrage sur le sujet. Je vous signalerai les efforts de vos subordonnés pour assommer Couzinet : vous avez mis la cravate au cou du pilote, vous laissez étrangler le constructeur. A/ Pour décider Couzinet à traverser l'Atlantique dès le mois de mai - alors qu'il avait mis neuf mois devant lui - vous lui déclarez qu'il touchera plus d'argent, plus vite, le total des primes devant être réglé sur deux traversées au lieu de trois. Proposition alléchante où j'avais reconnu l'élégance de vos gestes [...]. Oui, mais... L'Arc-en-Ciel, malgré l'époque défavorable, a terminé son aller et retour le 31 juillet. Ce gêneur n'a pas voulu, comme beaucoup le désiraient, disparaitre à tout jamais dans les flots [...]. On arrête un avion à un mois de sa sortie. On a payé à Couzinet 4 millions sur cet appareil : cet argent est perdu pour le contribuable! Comme Couzinet en a dépensé 6, on lui en a fait perdre deux pour améliorer sans doute sa situation financière. Et pour être plus sûr de le couler définitivement, on lui demande de porter son effort sur un nouveau type. Il dépense 300.000 francs pour études et maquettes d'aménagement, et six mois après notification de la commande, on prétend ne plus la lui passer [...]".

En-tête de l'Image.

Vendu