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Georges Darien veut un Théâtre Social

Georges Darien (Paris, 1862/1921)
Écrivain français à tendances libertaires.  

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 2 - Nb pages : 4 pp. - Format : Petit in-8

Lieu : Paris

Date : 21 mai et 6 juin 1908

Destinataire : Gustave Scheler

Etat : Bon, pliures centrales

Description :

Deux lettres autographes signées de Georges Darien, adressées à l’acteur Gustave Scheler, au sujet de son projet de Théâtre social.

-« [...] Inutile de vous dire combien je serais heureux de voir Madame Réjane accepter ma pièce. J’espère que je serai avant peu fixé à ce sujet. Je pense qu’au cas où le Théâtre Réjane ne resterait pas ouvert après juin, il serait possible d’y faire une bonne saison d’été avec une ou deux pièces sociales que j’ai prêtes – en fait, d’y lancer le « Théâtre Social » ou « Théâtre d’Aujourd’hui » dont nous parlions l’autre soir. – Peut-être l’acceptation de Didi pour la saison prochaine faciliterait-elle une transaction. Je vais écrire à M. Daumerie dans ce sens. Bien entendu, au cas où Madame Réjane voudrait monter Didi pour la saison d’été, je m’y opposerais d’autant moins que j’aurai prêtes, avant longtemps, une autre pièce qui, je pense, pourra lui convenir. Mais je serais tellement content de pouvoir trouver une scène pour mes pièces sociales ! Je suis vraiment anxieux de commencer l’entreprise – dont les résultats ne sont pas douteux. Un public considérable existe pour de tels spectacles ; c’est une mine aux filons certains & profonds à exploiter ; aucune concurrence sérieuse n’est à craindre pour longtemps. De plus, j’ai toute prête une grande quantité de travail, dont je suis content, et qui porte toutes les chances de succès. J’espère fermement que je pourrai bientôt arriver à un résultat définitif avec M. Daumerie ; je crains toujours que des délais prolongés ne permettent à quelqu’un de nous couper, comme on dit, l’herbe sous le pied ; et je crois qu’une saison d’été qui réussirait pourrait aider puissamment à la création d’un théâtre permanent. Vous avez de la chance, par cette chaleur étouffante, de passer vos journées sous les ombrages de Fontainebleau. Prenez garde aux vipères, et donnez votre bénédiction aux chasselas [...]".

-« [...] J’ai vu M. Deval hier, et je crois que je pourrai m’entendre avec lui, pour Didi, au cas où Madame Réjane n’en voudrait pas. Je vous prie donc de vouloir bien faire remettre à M. Compère, pour lundi matin, la minute de la pièce ; je vous remercie d’avance ; je lui écris de me faire faire la copie le plus tôt possible. – J’espère toujours, bien entendu, que Didi pourra voir le jour au Théâtre Réjane ; mais, le cas échéant, je pourrai me replier sur l’Athénée. J’ai, du reste, commencé hier une nouvelle pièce de fantaisie qui conviendrait peut-être mieux à Mme Réjane ; je vous en parlerai. M. Daumarie vient de m’écrire qu’il ne réussit pas à trouver les moyens de mettre sur pied le Théâtre Social ; il a encore, il est vrai, une combinaison en vue, et il doit m’en parler à son retour. Je sais qu’il n’est pas commode de réussir une telle entreprise, surtout en peu de temps. Cependant, c’est à force d’obstination qu’on atteint des résultats ; et, comme je suis sûr que l’idée est bonne et fructueuse, je veux essayer de toute façon de la réaliser. Malheureusement, je suis loin d’être doué des qualités qui rendent le succès facile ; et, comme je vous le disais l’autre soir, je serais très heureux de trouver la collaboration diplomatique dont je sens l’impérieux besoin ; vous pourrez peut-être m’y aider…. [...]".

 

Encre noire sur deux doubles feuillets de papier filigrané "Velin AB Paris".

Vendu