REF: 14716

Exceptionnelle lettre d’un soldat témoignant de l’incendie de Moscou, durant la campagne de Russie

Armand-Joseph de Lostanges (Paris, 1787/1848)
Lieutenant au 1er régiment de chasseurs à pied de la Garde impériale.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. - Format : In-4

Lieu : [Moscou]

Date : 12 octobre 1812

Destinataire : à sa mère, Mme de Lostanges, née Adélaïde-Pauline-Constantine de Vintimille du Luc.

Etat : Bon. Petites déchirures marginales, sans manque.

Description :

Exceptionnelle lettre d'Armand de Lostanges sur l'incendie de Moscou.

« Nous sommes arrivé à Moskou le 14 septembre, ma chère maman […]. Nous sommes accablés de service pour maintenir l'ordre dans la ville, car vous devez savoir que la grande ville de Moskou a brûlé pendant quatre jours, et qu'elle brûle encore de temps en temps, et qu'elle a été exposée au pillage pendant autant de temps. Cependant l'ordre est rétabli par nos patrouilles fréquentes; l'embrasement de la ville était si grand que le haut de toutes les montagnes les plus reculées en recevait une impression de lumière, qui malgré l'obscurité de la nuit, permettait de distinguer toutes choses, cette effroyable multitude de flammes qui s'élevaient de tant d'endroits différents, qui avaient plus ou moins de force selon la matière qui les entretenait, semblait faire un combat entre elles, à cause du vent qui les agitait, et quelquefois les confondant et les séparant semblait faire voir en effet qu'elles se disputaient la gloire de détruire cette belle ville. Ce désastre fut commandé par des agents d'Alexandre et exécuté par huit à dix mille galériens qui furent mis en liberté. Cependant nous en attrapâmes beaucoup et nous les fusillâmes sur le champ. L'armée russe est désorganisée, ils n'osent plus se mesurer avec nous depuis la bataille de Mozaisk [Mojaïsk - bataille de Borodino, le 7 septembre], on peut dire que nous les avons écrasés, toute la garde a été exposée à leur canon pendant tout le temps de la bataille. Actuellement toute l'armée est campée, la garde est dans les casernes entourées de murs que l'on appelle le Krelemin. Le palais de Catherine où loge l'empereur est superbe. Les appartements sont décorés dans un goût asiatique, c'est-à-dire très richement; j'ai vu la belle cloche de Moskou, elle est énorme, il n'y en a point d'aussi grande dans le monde; elle est dans un trou de dix pieds de profondeur, parce que dans l'incendie elle tomba et fit ce large trou […]».

3500,00

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