REF: 11952

Belle lettre du duc de Duras sur la Comédie française évoquant Beaumarchais

Emmanuel-Félicité Duras (de Durfort, duc de) (Paris, 1715/1789)
Maréchal de France, homme politique et diplomate, membre de l'Académie française. Grand collectionneur de livres, sa bibliothèque fut dispersée en 1790.

Type de document : lettre autographe

Nb documents : 1 - Nb pages : 1 p. 1/2 - Format : In-4

Lieu : "La Chappelle"

Date : "Lundy 21"

Destinataire : Sans

Etat : Bon

Description :

Passionnant courrier du maréchal de Duras, alors directeur de la Comédie française, dans lequel il évoque Beaumarchais, le cardinal de Fleury et le maréchal de Richelieu, Antoine-Jean Amelot de Chaillou, Jacques Necker, etc. 

"Je viens de recevoir vostre lettre du 19. Il me semble que M. de Beaumarchais ne s'est pas permis de donner son mémoire selon ce que vous me mandez cependant il est fini. Je ne doute pas qu'il ne soit [?] fait très adroittement. Il est bon que M. [Antoine-Jean Amelot de Chaillou] Amelot et M. [Louis] Robinet soient en garde contre les Sophismes et les mensonges. Je vous avoue que je serrai sans inquiétude qu'il fasse imprimer mes lettres [...].

Il est extraordinaire que le sieur Campan eut une conduite aussi imprudente que cela [?] des ordres aux comédiens, et de compromettre la reine vis à vis du public. Quand je serai de retour à Paris j'en parlerai avec la sagesse que la position exige. [...] Il est certain que cent peut être l'intention de la reine qui sentira mieux qu'un autre les mouvements qui en peuvent résulter. Je doute que Mr. de Fleury s'acquitte de la commission de Mr. de Richelieu [...]".

Il évoque Charles-Joseph Vanhove (1739-1803) sociétaire de la Comédie française et père de Charlotte Vanhove dite "Caroline" et ajoute "[...] La veille de mon départ de Paris, jay vu M. Necker qui m'a assuré que je pouvais aller à la campagne qu'il ne [?cheroit] pas du tout a ce qui regarde les menus, et que surement il ne feroit rien sans me le communiquer. Je ne crois pas qu'il puisse manquer à une parole aussi authentique. Et vous savez quelque détails sur ce qui est fait [?] vous me ferais plaisir de me les mander, je ne compte m'en retourner à Paris qu'à la fin du mois. Je vous serai bien obligé de croire que vous avez fait donner à un danseur  de l'opéra. Si le Comité demande l'ordre du début pour le lever de Melle [?] il faut lui accorder [...].

Il évoque ensuite Madame Lobreau et une pièce du dramaturge Antoine Blanc dit Le Blanc de Guillet (1730-1799) : "Les comédiens se trompent sur la pièce de Manco Capa je la crois bonne et ce furent des raisons particulières qui la firent retirer par l'auteur. C'est un homme très honnête et très sage et sera très aise de s'arranger avec lui [...]". La pièce Manco Capac, premier inca du Pérou, tragédie nouvelle, fut représentée pour la première fois, en juin 1763, à la Comédie Française.

En 1757, le duc de Duras, Emmanuel-Félicité de Durfort, fut nommé directeur de la Comédie-Française et de la comédie italienne. Il fut par la suite élu membre de l'Académie française, le 2 mai 1775.

Encre brune sur papier vergé filigrané "D&C Blauw".

700,00

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