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REF: 8499

Correspondance de Jean Effel sur La Création du Monde.

Jean Effel (Paris, 1908/1982)
Dessinateur et illustrateur, proche du Parti communiste, il reçoit le Prix Lénine pour la Paix (1968). Son véritable nom était François Lejeune (d'où FL).

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 3 - Nb pages : 6 - Format : In-4

Lieu : [Paris] et Karlovy Vary (République Tchèque)

Date : vers 1954-1955

Destinataire : Emmanuel Berl (1892/1976), philosophe, et Mireille (1906/1996), chanteuse et compositrice.

Etat : pliures, papier un peu jauni.

Description :

Intéressante correspondance de Jean Effel relative à la réalisation de son long métrage d'animation, La Création du Monde, tiré de son album éponyme publié en 1951, et co-produit en Tchécoslovaquie. Il annonce son départ, avec Pachon, sa femme, pour la Tchécoslovaquie. "On fait un dessin animé, là-bas avec "la Création du Monde". Pachon visitera la belle ville [...]. Et puis je suis invité en Chine pour septembre. Je fais l'impossible pour emmener Pachon mais les Chinois n'ont pas pensé à elle"; mais pour l'heure, ils pleurent ensemble la mort de leur petit chien. "Si, des fois l'un et l'autre, l'un ou l'autre, aviez une heure à perdre, mercredi prochain, voudriez-vous la perdre à voir (et à entendre en tchèque) mon film sur la Création du monde? Du moins les deux tiers qui sont achevés? [..]. Je serai, à vrai dire, dans une réunion d'affaires, avec des "clients" pour films publicitaires [...]". Dans une longue lettre pleine d'amertume et de colère, il met au point les choses sur la collaboration de Mireille à l'écriture de la musique du film. "Ce problème, je le croyais tout simplement résolu le jour où j'ai demandé à Mireille si elle acceptait de se charger de la partition de mon film et où elle m'a répondu : oui. Or, ce problème qui est celui de notre collaboration, n'est pas résolu, alors que je le croyais. Il est grand temps qu'il le soit. Si j'ai bien compris (j'y ai mis le temps) Mireille - en mettant les choses au mieux - ne considère ce film que comme un sous-produit de ses chansons, de deux ou trois de ses chansons. A vrai dire, je pense maintenant que Mireille ne croit pas à ce film, ou - toujours en mettant les choses au mieux - qu'il est le cadet de ses soucis. S'il en est ainsi, et je le crains, Mireille n'est évidemment pas la collaboratrice que j'espérais. Vous comprendrez peut-être mieux, si renversant les rôles, vous imaginiez la même situation dans le cas de l'opérette à laquelle travaille Mireille. Supposez que son parolier, satisfait de deux ou trois de ses poèmes, ne s'occupe plus de leur carrière, de les faire éditer et réciter, même si cela doit empêcher pratiquement l'opérette d'être montée. Bref, si dans un moment où il perd le contrôle de ce qu'il dit (ça n'arrive pas qu'à moi), le parolier de Mireille lui disait par exemple : "quelle opérette? il n'y a pas d'opérette!" qu'en penserait Mireille? [...] Oui ou non, Mireille, accepte-t-elle de faire passer l'intérêt du film avant celui de deux de ses chansons? Qu'elle le dise mais vraiment, cette fois d'une façon nette et définitive [...]".

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