REF: 15336

Article de Pierre Lyautey, écrit de Shanghaï en 1932, sur la situation en Chine après l’invasion japonaise

Pierre Antoine Lyautey (Vellefaux, 1761/1854)
Commissaire ordonnateur à l'Armée du Rhin puis en chef de la Grande Armée.

Type de document : manuscrit autographe signé

Nb documents : 1 - Nb pages : 5 pp. - Format : In-4

Lieu : Shanghaï

Date : Novembre 1932

Destinataire : Sans

Etat : salissures d'encre sur la première page

Description :

Article de Pierre Lyautey, envoyé spécial en Chine, écrit sur papier à lettre des Messageries Maritimes ; daté de Shanghaï, le 20 novembre 1932, il est intitulé "L’équilibrisme en Chine" et témoigne de la situation en Chine au moment de la Guerre civile et de l'invasion japonaise en Mandchourie.

"Pékin, accroupie dans sa forêt, apparaît aujourd’hui comme endormie entre deux passés : celui de l’Empire, celui de la République. L’Empire est mort et l’ancienne "cité interdite", chantée par Loti est envahi par les herbes folles. Mais la République qu’on croyait née a été comme balayée par le vent jaune qui souffle sur le nord de la Chine et revêt la terre et la mer d’une poussière d’ocre et d’or. A Shanghaï, au contraire, voici la vie. Est-ce la du factice ? Certes, on n’y vit de change, mais ces spéculations [?] le commerce de tout un continent. Après les découragements américains, après les obstinations courageuses du Japon, on recueille sur les rives du Whangpoo les premières sources. La Chine s’étiole, se laisse asphyxier [...]".

Pierre Lyautey loue l'action de l'administration française en Chine dans la stabilité du pays. Et il voit dans l'intervention japonaise un autre gage de stabilité. "Car l'esprit de xénophobie s'est par l'instant apaisé : chacun se plait, plus ou moins haut, à reconnaître que c'est là le résultat de l'intervention japonaise. Les Japonais eussent-ils été battus m'ont déclaré cent personnalités de nationalités différentes, que nous n'avions plus qu'à mettre les clefs sous la porte et nous perdions le fruit d'un demi-siècle de collaboration chinoise. Si l'on veut examiner le présent avec sérénité politique, il faut donc retenir les effets d'une action lui signifiant "Halte là. Il existe un droit des gens. L'ordre est une nécessité des sociétés humaines" [...]. Grâce à l'opération mandchourienne, certains maréchaux et ministres se sont du reste rapproché. Le départ vers l'Europe de M. Wang n'a certes pas entraîné la dislocation politique de Nankin que certains craignaient. M.T.V. Song devient Président par intérim du Yuan exécutif. Jeune d'allure, habile dans ses déclarations, il a incontestablement les talents d'un ingénieux metteur en scène. Ministre des Finances il sait traiter des prêteurs ; homme politique, il sauve et assure la face d'une façade. Beau-frère du généralissime Chang-Kai-Chek, il est l'un des personnages représentatifs de l'actuelle dynastie des Song. Il s'agit d'une forme moderne du matriarcat, d'une équipe de femmes alliées au philosophe de la République : Sun-Yat-Sen [...]".

450,00

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