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Artaud évoque son portrait de Manouche Pastier, sur une lettre de Colette Thomas

Antonin Artaud (Marseille, 1896/1948)
Poète et homme de théâtre, rallié au surréalisme, il sera enfermé durant neuf ans dans un asile d'aliénés.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 (C. Thomas) + 1 (Artaud) - Format : Grand in-8

Lieu : S.l.

Date : "Mercredi matin" [1947]

Destinataire : Antonin Artaud

Etat : Pliures centrales, petites taches.

Description :

Lettre de Colette Thomas adressée à Antonin Artaud. La quatrième page porte sept lignes, d'une très grande écriture, de la main d'Artaud. Il mourra peu de temps après.

"[...] J'ai été bien triste hier soir mais ce matin c'est passé. Manouche doit passer ce mati chez vous. J'irai demain pour savoir si vous voulez venir à St Germain samedi prochain. Vous pourriez venir dans l'après midi vous ne repartiriez que dimanche soir. Ce voyage déjà assez long dans une même après midi est fatiguant. Ma mère serait très contente elle m'a demandé ce que vous aimiez manger. Je n'ai pas osé vous le dire. Je n'ai pas osé non plus vous demander l'arbalète parce que je voudrais lire les textes [...]."
Colette Thomas et Antonin Artaud vécurent une relation passionnée.

Au verso du second feuillet, Artaud a inscrit : «ne pas oublier lettre sur l'hindouisme et lettre sur ça va mal faire encadrer portrait Melle Pastier».

Antonin Artaud avait réalisé un portrait de Minouche Pastier, daté de sa main du 22 mai 1947 (mine graphite et craie de couleur grasse sur papier - Collection permanente du Centre Pompidou, n° d'inventaire AM 1984-243).

Le dessin fut une forme de thérapie pour Artaud. Après Rodez et à partir de juin 1946, il fut interné dans la clinique du Dr Delmas, à Ivry-sur-Seine. Artaud exécuta dès lors une série de portraits dans sa chambre, de juin 1946 à janvier 1948, période où il écrit également Van Gogh. Le suicidé de la société. Il réalisa notamment les portraits de Roger Blin, Paule Thévenin, Henri Pichette, Jacques Prevel, Arthur Adamov, de Colette Thomas et Minouche Pastier dont il est question ici. Il écrira en 1947 : « le visage humain est provisoirement/je dis provisoirement/tout ce qui reste de la revendication révolutionnaire d’un corps qui n’est pas et ne fut jamais conforme à ce visage ». Cette même année, la galerie parisienne de Pierre Loeb avait exposé pour la première fois les dessins d’Artaud.

Encre noire sur double feuillet de papier filigrané. Page 4, crayon à papier (Artaud).

Vendu