Le Cardinal Mazarin récompense l’héroïsme du jeune marquis de Castelnau lors de la bataille de Fribourg-en-Brisgau
Jules Mazarin (Pescina, Royaume de Naples, 1602/1661)Lettre du Cardinal Mazarin, écrite en plein Guerre de Trente Ans, adressée au marquis de Castelnau, alors âgé de 22 ans, qui était alors lieutenant du régiment du cardinal de Mazarin, qui sera fait maréchal de France en 1658 sur son lit de mort.
"Monsieur. J'ay est bien aise d'apprendre par vostre dernière, que la pluspart des blessez de mon Régiment sont sans danger. Puis qu'ils ont si bien fait leur devoir, ils sont dignes du soin que vous en prenez, et je vous en ay de l'obligation en mon particulier. Je leur ay envoyé par le gentilhomme que j'ay depesché il y a quatre jours à Mr le duc d'Enghien ; une marque de l'estime que j'en fais & de la satisfaction que j'en ay, attendant les ocasions [sic] d'en donner de plus grandes preuves à ceux qui le mériteront. Puisque vous avez commencé de faire la charge de Maral [maréchal] de Bataille ; Il n'y a point d'inconvénient que vous continuiez. Vous vous en acquitterez fort bien comme de toute autre chose dequoy vous vous meslerez, & moy je seray tousjours tres véritablement Monsieur". Mazarin ajoute de sa propre main "Votre tres affectionné a vous faire service Le Cardl Mazarini".
Ajout en marge : "Mr de Tourville vous porte les expéditions de la charge de Maréchal de Bataille".
Mazarin avait alors confié au marquis de Castelnau le commandement du régiment Mazarin pour servir en Allemagne, sous les ordres du duc d'Enghien. La première bataille d’importance qu'il livra fut auprès de Turenne et de Condé, à Fribourg-en-Brisgau, le 3 août 1644, face au général Mercy. Castelnau et ses hommes furent héroïques. Ils soutinrent une stratégique redoutable, bien que le marquis eut reçu cinq balles de mousquet. Prévenu de ces exploits, le cardinal exprima au duc d’Enghien sa grande satisfaction. Le 17 août 1644, il lui écrivit : « Je crois que le sieur de Castelnau sera bien aise de continuer à servir avec mon régiment ; dans l’assurance qu’il doit avoir que, dans la bonne opinion que vous avez de lui et de l’inclination que j’ai pour sa personne, je lui procurerai des avantages dont il aura sujet d’être content ». M. de Castelnau fut, après Fribourg, élevé au grade de maréchal de camp puis de maréchal de bataille. Il sera plus tard élevé au grade suprême de maréchal de France.
Grand et beau document élégamment encadré.
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