REF: 15662

Rare lettre de Louis-Antoine de Bougainville sur l’expédition des Malouines (Falkland)

Louis Antoine Bougainville (de) (Paris, 1729/1811)
Explorateur.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 1 p. 1/4 - Format : In-4

Lieu : Paris

Date : "18 aoust" s.d.

Destinataire : "cher cousin"

Etat : Pâles et discrètes mouillures.

Description :

Lorsque la paix est conclue en 1763, bénéficiant du soutien du prince de Condé et des milieux philosophiques, Bougainville est nommé capitaine de frégate. Il sollicite et obtint alors l'autorisation de fonder une colonie aux Malouines - îles alors inoccupées, à ses frais, avec l'aide de son oncle M. d'Arboulin, et de son cousin M. de Nerville. Ils font construire à Saint-Malo deux bateaux, l'Aigle (de 20 canons) et le Sphinx (de 12 canons), sous le contrôle de celui qui sera par la suite le fidèle second de Bougainville pendant leur circumnavigation : le capitaine Duclos-Guyot. et file avec deux navires, l’Aigle et le Sphinx. Il est accompagné pour ce voyage d'Antoine-Joseph Pernety qui officie en tant qu’aumônier et naturaliste. Les travaux débutent en 1764, mais les Anglais débarquent en 1766 et, en 1767, devant les violentes protestations des Espagnols qui revendiquent ces îles, il les leur restitue, par ordre du roi Louis XV, moyennant une forte indemnité déboursée par le roi d'Espagne. Cependant, un différend financier subsiste.

"J'ai été condamné, cher cousin, par M. de Boynes [Pierre Étienne Bourgeois de Boynes (- secrétaire d'État à la Marine de Louis XV de 1771 à 1774] à payer le décompte des gens cydevant employés aux Malouines, pour le tems ou il a plû aux Espagnols de les retenir dans la rivière de La Plata [entre l'Uruguay et l'Argentine]. En consequence le commissaire de la marine a fait tirer sur moi a [?] des lettres de change par M. Drak de St Malo. Cette condamnation injuste m'a décidé a envoyer sur le champ au ministre ma demission de Capne de Vau. Il ne veut pas la recevoir et il vient de m'ecrire de Compiegne de ne point acquitter les lettres de change et qu'il allait soumettre l'affaire à un nouvel examen pour décider en dernier ressort qui devoit payer. Je vous prie donc, cher cousin, de voir sur le champ M. Drak et de lui dire de ne rien payer jusqu'à ce que cette decision soit prononcée. Je peux cependant assurer le commissaire que je ne quitterai point l'affaire que ces gens, à qui il est légitimement dus, ne soient soldés. Mais les decomptes sont mal faits, attendû que tous les appointemens et gages etoient soumis a la retenüe des 4 % et des invalides ;  et que plusieurs ont recû des acomptes dont j'ai les quittances et qu'une ne les a pas defalqués. Pardon, cher cousin, de la peine que je vous donne. Ma santé se retablit peu à peu. Donnez moi des nouvelles de la votre et de toute votre famille. Je vous embrasse, cher cousin, de tout mon coeur. De Bougainville".

3200,00

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