REF: 15660

Rare lettre de François de Maucroix à Boileau citant La Fontaine et Racine

François de Maucroix (Noyon , 1619 /1708)
Poète et traducteur français.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. 1/2 - Format : In-8

Lieu : Reims

Date : 2 novembre 1683

Destinataire : Nicolas Boileau Despréaux (1636-1711)

Etat : Les deux feuillets sont proprement détachés

Description :

Belle et rare lettre de Maucroix à Boileau, citant Racine et La Fontaine, ses deux grands amis :

"Je vous supplie, Monsieur, de me faire une grâce, c'est de donner six louis d'or à notre amy Cassandre. Il a besoin de cette petite somme pour achever une constitution de rente, ou quelque bâtiment qu'il a entrepris. Quoi qu'il en soit il en a besoin. Je vous prie de les luy donner et je vous les feray rendre par Monsieur Rainssant qui sera dans quinze jours à Paris ; car vous sçaurés que M. l’archeveq. de Reims, nous enleve notre Esculape [Maucroix était chanoine de Reims], et le donne a Monsieur de Louvois pour son medecin ; il faudra être bien mal conseillé pour tomber malade à l’avenir dans la cité du Sacre, ce sera bien cette fois là qu’on dira personne ne voudra plus etre malade. Enfin Mr Rainssant [Pierre Rainssant (Reims 1640-1689)] nous quitte pour être médecin de Mr de Louvois, nous vous l'avons gardé jusqu'ici, vous en jouirez à Versailles et à Saint-Germain. Je luy dois cette justice de vous asseurer qu’il ny a personne qu’il ayme plus que vous après qu’il a dit sur le bel esprit tout ce que tout le monde en dit ; mais outre cela quelle bonté d'homme. Il m'a mené à sa maison de campagne, il m'a régalé, il a fait (?), cela, pour moy. Il ne s'épuise point à dessus, vous pouvés croire que je ne luy impose point silence quand il parle de la sorte, car asseurement on ne peut pas être plus votre très humble serviteur que je le suis,

Maucroix".

Il a appris que Boileau avait déménagé : « On m'a dit que vous êtes délogé et que présentement vous habités le Palais du Silence cest a dire le cloistre de Notre Dame ; Dieu vous y conserve de longues années, si je retourne jamais à Paris, je ne manqueray pas de vous aller rendre mes devoirs. Je vois votre maison d’icy. Mes baise-mains s'il vous plaist à Mr de Puymorins [Pierre Boileau de Puymorin, frère de Nicolas Boileau, qui fut le parrain du second fils de Molière], et à Mr Racine. Je ne scay si La Fontaine luy aura dit que Mr de Colligny n’a pas icy les papiers dont vous avés besoin. Il sera bien-tost a Paris vous pourrés le voir. Il loge rüe des Bons Enfans ce me semble, c’est une rüe ou sont les Ecuries du Palays royal, rüe qu’on a elargie et ou l’on a fait beaucoup de belles maisons".

Provenance : vente Christie's, 21 mai 2003, n°412.

Adresse au verso du second feuillet avec cachet de cire rouge conservé.

2500,00

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