REF: 15623

Lettre d’Abel-François Villemain à Victor Hugo

Abel François Villemain (Paris, 1790/1870)
Homme politique, député (1830), ministre de l'Instruction publique (1839-1848). Critique littéraire, membre de l'Académie française (1821).

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 2 pp. - Format : In-8

Lieu : S.d.

Date : S.l. [entre 1839 et 1845]

Destinataire : Victor Hugo

Etat : Bon

Description :

"Mon cher ami. Vous me savez aussi tolérant que vous. Aussi, vous ne devez pas être inquiet pour votre protégé. Cependant, vous avouerez, je crois, qu'il y a grave inconvénient à ce qu'un professeur auquel les parens catholiques ont envoyé leurs enfans dise un matin à ses élèves que J.C. est un homme très respectable. Cela n'est pas dans le De Viris. Un Collège communal a de plus, par son indépendance même des surveillans municipaux, et de plus des surveillans payans qui n'approuvent pas ces licences du professeur. Comparer J.C. à Napoléon, faire du dieu que vous avez chanté un conquérant philanthrope, opposé au grand destructeur tout cela choque beaucoup des pères de famille très honorables qui ne sont pas de l’université : tout cela complète même dans une classe cette anarchie d'idée, comme dit un de mes respectables collègues de l'Académie, qui est aujourd'hui si fort à redouter. Pour moi, je trouve qu'il n'y a pas d'anarchie à mettre de grandes et neuves idées dans une ode. Mais dans une classe, des lieux communs d'incrédulité me paraissent fort choquants.

Tout cela, Mon cher ami, laisse subsister les motifs de bienveillance et d'égard que recommandent M. Le L. Aussi, soyez sans inquiétude. Quant à Mr Le Carlier, je désire bien vivement qu'il soit content et j'y tâche. J'ai bien regretté l'autre jour de ne pas vous voir aux Roches. Je vous espérais la veille, mais demain trompe toujours. Exprimez bien, je vous prie,  mes respectueux hommages à Mme Hugo, et agréez mon admiration pour son mari. Tout à vous, Villemain".

M. Le L. était un enseignant qui avait été recommandé par Victor Hugo à Villemain (ministre de l'Instruction publique) et qui n'était pas irréprochable en matière de religion. Le Carlier pourrait aussi avoir été recommandé par Hugo.

Nous remercions M. Jean-Marc Gomis pour l'aide qu'il a apportée à la compréhension de ce document.

Adresse au dos "Monsieur Victor Hugo".

Vendu