L’explorateur Georges Toutée rend hommage au Lt-colonel Klobb après son assassinat
Georges Toutée (Saint-Fargeau, 1855 /1927)-Fondouk Djedid, Tunisie, 26 août 1899. A propos de l'assassinat de l'explorateur Jean-François Arsène Klobb (1857-1899), au Soudan :
"[...] votre trop aimable épître du 22 me parvient ici, car je suis non seulement un colonial, mais un colon. Budgetivore et mandarin, je gémis ici sous la férule des budgetivores et mandarins qui me traitent bien plus durement que je ne traitai jamais les noirs du Borgou & de Zender (ni ne les traiterai, car j’y retourne). Oui, les évènements auquel vous faites allusion sont atroces. Klobb était mon binôme, ce qui veut dire que nous avons partagé la même chambrette, à Ste Barbe, à Polytechnique, à Fontainebleau. J’ai été le témoin de son mariage, c’est lui qui m’a initié, presque amené au Soudan. Et pourtant, vous dirais-je que le crime qui me l’a enlevé n’est pas une conséquence de fautes énormes dont il était l’agent, et le bénéficiaire ? Quelle psychologie que celle des Soudanais, cher monsieur ! Ce n’est point au milieu de ma vendange, que je puisse vous dire tout cela [...]".
au Soudan français, en tant que responsable de la garnison de Tombouctou, et fut chargé d'arrêter la colonne Voulet-Chanoine et de relever les deux capitaines rebels de leur commandement. Après une longue poursuite, Klobb rejoint la colonne infernale au hameau de Dankori, près de Zinder où le capitaine Voulet ouvrit le feu et tua Klobb.
-Paris, Paris, 10 octobre 1899. A propos de l'ouvrage de Fleury "Introduction à la médecine de l’esprit" : "Mon cher docteur, j'achève de m’introduire à la médecine de l’esprit" et je m'y suis introduit, comme il est naturel pour une médecine, pendant une maladie de dix jours. La personne qui me faisait la lecture, personne qui est presque illettrée, ne s'est ni endormie, ni même fatiguée : quant à moi, j’en suis demeuré persuadé, - comme de juste encore -, que je suis neurasthénique. Ça, voyez-vous, c’est le comble du pouvoir suggestif ! Je suis bien aise que la maladie et votre bonne amitié, m'aient poussé à passer outre à ma répugnance, car, non seulement cette lecture n’a pas troublé ma sérénité, mais elle l'a fortifiée, me montrant que vous la partagiez. Vous avez dû être en butte aux fureurs, de mes antipodards, j’entends par-là, ceux qui ne veulent pas aborder le domaine dit surnaturel, parce qu’ils ont peur, à l’inverse de moi, d'y rencontrer, par malheur, une explication naturelle de faits qu'ils tiennent à tenir fabuleux. Croyez-vous que moi-même, j’ai été traité de sceptique pour avoir [...] osé dire que j’avais des pensers moins virils lorsque mon estomac était vide ! Des amis ont rompu avec moi à la suite de cette profession de foi matérialiste. Croyez-vous qu’on pu m’accuser de scepticisme, moi un enthousiaste par profession et par tempérament ? [...]. Vous m’avez recruté dans votre convoi, je vous suivrai maintenant où vous nous mènerez [...]".
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