Camille Pissarro termine un tableau et s’interroge sur les aménagements de sa maison d’Éragny
Camille Pissarro (île de Saint-Thomas, Antilles danoises, 1830/1903)Lettre autographe signée de Camille Pissarro, adressée à son épouse Julie, rédigée à la suite d'une lettre de sa fille Jeanne également adressée Julie.
Dans la première partie du courrier (1 p. 1/2), Jeanne [1881-1948] écrit à sa mère Julie pour lui dire qu'une grève des facteurs a interrompu leur correspondance. Elle donne des nouvelles domestiques : la bonne est bien arrivée, les sommiers ont été emmenés mais pas les buffets, son portrait [par son père] n'est pas terminé, etc. Elle lui transmet une lettre de son frère Lucien (1863-1944) qui a bien reçu les oeufs et son autre frère Rodolphe [Ludovic Rodo (1878-1952)] ne sait pas encore s'il fera le déplacement.
Puis Camille prend la plume (1 p.), pour évoquer sa peinture puis l'aménagement et les travaux de leur maison d'Éragny, acquise en avril 1884. "Ma chère Julie, Je suis en plein travail avec le tableau de figure, je suis loin de l'avoir fini. Je ne puis dire quand je serai au bout, du reste que ferai-je à Eragny ? Avec le temps incertain qu'il fait, il me faudrait recommencer les mêmes motifs du près [sic] ? .... et puis avec les peintres, les maçons dans la maison, je ferai une bien mauvaise besogne, j'ai besoin d'un peu plus d'aise pour faire du bon travail.
J'achèterai le papier, mais avant il faudrait se décider si nous changeons la salle à manger de place. Selon moi, nous ferions une grosse bêtise de faire de la salle à manger une chambre, il ne le faut pas, la chambre serait en ce cas au nord avec trois fenêtres, Éragny est assez froid sans aller chercher le nord, il faut voir autre chose, absolument. Nous allons encore nous mettre dans le platras ! Cela demande réflexion tous ces changements. Nous vous embrassons tous. Ton mari aff. C. Pissarro. Rodolphe t'écrira si il va à la pentecôte à Eragny. On est venu pour la tombe. Il faudra aller y voir".
1800,00€


