REF: 15501

Cinglante lettre d’Edouard Daladier à Léon Blum en réponse aux mesures contre les grèves de 1938

Edouard Daladier (Carpentras, 1884/1970)
Homme politique. Député du Vaucluse (1919), ministre des Colonies (1924), président du Conseil (1933), Premier ministre sous Albert Lebrun (janvier et février 1934). Plusieurs fois ministre de la Guerre, il signe l'accord de Munich et la déclaration de la guerre à l'Allemagne. Il sera écarté par Pétain avant d'être déporté en Allemagne, jusqu'en 1945.

Type de document : lettre dactylographiée signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 4 pp. - Format : In-4

Lieu : Paris

Date : 29 novembre 1938

Destinataire : Léon Blum (1872-1950)

Etat : Bon

Description :

Longue et cinglante lettre d'Édouard Daladier en réponse à Blum sur les réquisitions, lui rétorquant qu’il les avait lui-même initiées et utilisées sous le Front Populaire.

En novembre 1938, Daladier, alors Président du Conseil, prend des décrets qui reviennent sur certaines mesures du Front Populaire, en particulier la loi sur les 40 heures. D ’importantes grèves sont provoquées ; le gouvernement réquisitionne alors des transports et envoie des troupes devant l’entrée des usines.

Daladier, dans un premier temps, rappelle et détaille l’esprit et la portée des décrets qu’il a pris, puis répond avec véhémence : "[...] Me reprocherez-vous de donner à la Loi de 1877 la portée que vous lui avez donnée vous-même quand vous m’avez demandé de prendre le décret du 6 juin 1936 pour effectuer des réquisitions d’essence, et quand par application de ce même texte initial le sous-secrétaire d’État aux Travaux Publics m’a demandé, d’accord avec vous, de réquisitionner, conformément au Décret du 6 juin 1936, avec leur personnel, des chalands pour assurer, le 13 octobre 1936, le ravitaillement de la Région Parisienne en charbon ? La même intervention a été suivie à maintes reprises, sans soulever la moindre critique, pour procéder à la réquisition d’établissements industriels et leur personnel. Je ne citerai comme exemple le plus caractéristique que la réquisition de l’Usine de la Société FOUGA, à Béziers, avec son personnel dont l’activité presque entière était consacrée à la fabrication de matériels de Chemins de Fer, le 29 juillet 1938, réquisition qui a recueilli l’approbation entière du Populaire. Au moment où ce dernier journal m’accusait publiquement, à plusieurs reprises de violer la loi, et de prendre en matière de Chemins de fer et de services publics ou concédés, des réquisitions illégales, n’avais-je pas le droit de rappeler les textes qui m’avaient donné le pouvoir d’agir, et de me référer à l’interprétation qui en avait été adoptée, lorsque vous étiez Président du Conseil, avec votre approbation et même sur votre initiative ? [...]".

En-tête imprimé de la Présidence du Conseil.

600,00

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