Belle correspondance de 5 lettres de Charles Nicolle à Maurice de Fleury
Charles Nicolle (Rouen, 1866/1936)Charmante correspondance échangée entre ces deux éminents médecins qui ont tout-deux publié des oeuvres littéraires. Nicolle, souvent ému par leur lecture, encense le talent de son confrère, notamment pour L'Eloge de Littré, Le Médecin et Les états dépressifs et la neurasthénie.
À propos du Pâtissier de Bellone, oeuvre de Charles Nicolle publiée en 1913. "C'est sur les deux joues, mon cher ami, et de grand coeur que je vous rends votre accolade. Votre lettre est si vivante, si affectueuse, que je vous revois en ce monde devant moi, comme si c'était hier que je vous avais quitté et que je n'aie que la "mouche" à prendre pour aller vous demander à diner à Ste Perrine. Je n'ai rien oublié de ce délicieux passé et c'est parce que je m'en souviens que j'ai écrit ce livre. Je suis heureux qu'il vous plaise et vous remercie de me l'avoir si bien dit [...]".
Sur l'Éloge de Littré publié par Maurice de Fleury. "Je viens de lire le délicieux éloge de Littré que vous avez écrit pour l’Académie de Médecine. Je vous exprime tout le plaisir que j’y ai goûté. Le bon et savant homme ne pouvait être mieux loué. Cependant ce qui m’a été le plus agréable cela a été de vous retrouver vous-même. Une vieille amitié comme la nôtre, quand elle rencontre de ces occasions rejaillit en étincelles. Vous avez été si gentil dans vos appréciations de mon livre, que je ne veux pas vous laisser ignorer qu’il aura un cadet vers Pâques [Les Feuilles de la sagittaire, chez Calmann-Lévy, en 1920]. Je vous l’adresserai. J’ai trouvé inconvenant de rien publier pendant la guerre ; les éditeurs se sont montrés ensuite rébarbatifs, inhospitaliers même. Enfin, j'ai pu composer avec ces gendarmes et je vous annonce l'événement prochain".
Il tentera de la voir à Paris et poursuit ses commentaires sur ses autres ouvrages. "Vous projetez des lueurs instructives dans un fourré épais. Combien j'approuve votre conclusion apitoyée. Mais ne trouvez-vous pas qu'une autre conclusion également s'impose : avec de telles tares, inséparables de sa nature animale et des faiblesses des civilisations barbares, que l'homme est un être admirable pour avoir pu réaliser ce qu'il est et créer la conscience. A travers le temps, l'espace, les tristesses et les joies, je vous adresse, mon cher ami, mes affectueux souvenirs"
Il lui adresse également son ouvrage : Les Deux Larrons (Calmann-Lévy, 1929), et lui fait parvenir, par la même occasion, ses "conférences Nobel".
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