REF: 15389

Le général Forey dénonce son rappel en France lors de la guerre de Crimée

Élie-Frédéric Forey (Paris, 1804/1872)
Militaire français, nommé maréchal de France en .

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 4 pp. - Format : In-8

Lieu : Paris

Date : 12 mai 1855

Destinataire : M. de Polignac

Etat : Bon

Description :

Intéressante lettre du général (futur maréchal) Forey écrite à son arrivée en France après son rappel de Crimée.

Il dénonce ce qu'il appelle "l'inique mesure" dont il a été l'objet et attend "la réparation". "Ma conscience est tranquille, plus tranquille que ne doit l'être celle de quelques misérables qui ont pu chercher à me nuire. Je crois être sur la trace de certains de ces gredins qui ne le porteront pas au paradis, je vous assure [...]". Il évoque ensuite le recul de l'Autriche "je n'entends pas parler de dispositions militaires à prendre dans cette éventualité" et la guerre de Crimée. Il ajoute "L'Empereur [Napoléon III] a bien voulu écouter mes idées au sujet de ce qui se fait et de ce qui pourrait être fait en Crimée et a paru gouter mes avis. Il avait quelques idées que je crois erronées sur la disposition des batteries devant Sébastopol qu'il croit mal disposées et qu'on aurait dû, selon lui, établir de manière à prendre d'enfilade les ouvrages de Sébastopol surtout du saillant du bastion du mât à la quarantaine. Je lui ai fait observer que ces ouvrages étaient tels que très peu de leurs parties pouvaient être pris d'enfilade et que tant qu'on avait pu le faire on n'y avait pas manqué. Dites, je vous prie, au général Pélissier que je voulais lui écrire aujourd'hui, mais que je ne l'ai pas pu, ayant passé une partie de la journée dans le cabinet de Franconnière où j'ai appris que les propos attribués à un officier-supérieur de l'État major du général en chef ne sont pas de son fait. Mais que j'ai appris en revanche le fin mot de ma mésaventure. Il ne m'a été dit que sous le sceau du secret. Je ne puis donc le faire connaître. Il y a peut être un acte de patriotisme à moi à ne pas me plaindre ; car si je n'étais connu de toute la partie honorable de l'armée, le silence qui m'est imposé pourrait laisser soupçonner que les bruits calomnieux répandus sur mon compte ont quelque fondement . Si ça patriotisme, si ce dévouement à l'Empereur peuvent faire réussir notre grande Entreprise, ce sera avec bonheur que j'aurais accepté ce sacrifice".

250,00

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