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Superbe correspondance de Louis-Alexis Bourgeois sur ses découvertes préhistoriques

Louis-Alexis Bourgeois (Artins (Loir-et-Cher), 1819/1878)
Préhistorien et géologue, il émit, le premier, l’hypothèque de l’homme tertiaire. En 1867, il annonce au congrès d’anthropologie et d’archéologique préhistorique, la découverte de silex portant les marques d’un travail humain dans les terrains miocènes de Thenay, ce qui suscita une vive polémique. Il exposa ses thèses dans La question de l’homme tertiaire. Il avait formé une riche collection d’instruments préhistoriques.

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 4 - Nb pages : 27 - Format : In-8

Lieu : Pontlevoy (Loir-et-Cher)

Date : octobre-novembre 1867

Destinataire : [Alexis de Gourgues (1801-1885), archéologue et historien, fondateur de la Société historique et archéologique du Périgord]

Etat : bon

Description :

Très longue et superbe correspondance entièrement consacrée à ses découvertes, et ses théories sur la datation des haches et outils préhistoriques et sur l’époque de l’existence des premiers hommes. « J’attache le plus grand crédit aux observations des hommes qui, comme vous, ont fait de longues études expérimentales sur les instruments de pierre […]. Jusqu’à ce moment, toutes les haches trouvées dans les couches quaternaires ou en association avec des espèces animales soit éteintes, soit émigrées, n’ont pas présenté la moindre trace de polissage et se rattachent aux formes typiques signalées dans ma petite brochure. M. Boucher de Perthes a du vous envoyer des bords de la Somme les deux types quaternaires signalés avant moi par John Evans, savoir le type en fer de lance qui est très commun et le type ovale beaucoup plus rare […]. Quand je rencontre à la surface du sol des formes quaternaires bien travaillées comme celles de St Acheul, je les attribue à la période quaternaire quand même elles ne présenteraient aucune trace d’érosion. Je me base sur la considération précédente que les formes quaternaires ou plutôt subquaternaires des tourbières sont  toujours grossières. Telle est aussi la manière de voir de plusieurs personnes très expérimentées que j’ai consultées. Mais il faut bien dire que pour cette période qui a précédé immédiatement la période de la pierre polie, nous ne possédons que des données conjecturales. Vous m’avez interrogé sur un point où je me sens faible. Les faits modifieront ma manière de voir très probablement. Déjà je tiens moins à mon opinion sur les gros instruments du Grand-Bassigny, je veux dire à mon opinion sur leur âge. Des faits nouveaux me font penser qu’ils peuvent bien appartenir à ce qu’on nomme vulgairement l’époque celtique […] ». « Mon opinion sur les types de haches n’implique pas cette conséquence que l’histoire de l’industrie humaine se divise en deux périodes séparées par un abime. Il en est, à mon avis, de ces époques comme des époques géologiques, comme des époques historiques… Nous ne pouvons établir entre elles une ligne de démarcation mathématique et pourtant nous sommes obligés de les admettre. Sans doute je ne pourrai pas démontrer par des preuves positives que les haches du type ovale ou du type en fer de lance trouvées à la surface du sol appartiennent à l’époque des espèces éteintes, mais j’y suis autorisé par cette considération que jusqu’à présent ces types n’ont jamais été rencontrés dans les dolmens ou les tumuli qui constamment ont présenté des types différents. Ce fait par son universalité acquiert une grande valeur. Je pense comme vous, monsieur, qu’il a dû exister une époque de transition à laquelle nous devons peut-être rapporter les haches grossières de la Somme […] ». Les autres lettres sont tout aussi intéressantes.

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