REF: 13189

Longue lettre d’Aubin Louis Millin de Grandmaison, écrite de Naples en 1812

Aubin Louis Millin de Grandmaison (Paris, 1759/1818)
Naturaliste et antiquaire, il se passionne pour de nombreuses disciplines, comme l'archéologie et l'histoire de l'art, et devient conservateur à la Bibliothèque nationale de France.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 8 pp. - Format : In-4

Lieu : Naples

Date : 5 août 1812

Destinataire : "très chère amie"

Etat : Bon. Papier roussi au verso des écrits

Description :

Aubin Louis Millin de Grandmaison

Il évoque son ami David Ferdinand Koreff (- médecin allemand, directeur de la chaire de magnétisme animal à l'université de Berlin, qui était également l'ami d'Hoffmann, Victor Hugo, Dumas, Musset, Mérimée, Chateaubriand, Balzac, Stendhal, Benjamin Constant, etc.

Millin retrace son quotidien en Italie "Je viens de visiter les deux Calabres" puis l'île d'Ischia avant de retourner à Naples "je reste icy cette semaine pour la fête de l'Empereur et celle du Roi". Il est depuis un an à Naples et est fort bien traité par les autorités. La reine Caroline, en partuculier, qui lui a "donné une audience particulière d'une heure et demie" l'a invité à dîner et placé à sa droite, il jouit de loges pour les plus grands spectacles, des "plus grandes maisons pour décor, je vis dans le commerce des hommes les plus distingués par leur rang [...] toujours avec ceux qui sont en première ligne [...]". Il n'écrit plus à Madame de Grandmaison parce qu'elle ne lui répond pas. Il raconte son travail et se pérégrinations à travers l'Italie du Sud. "Je reviens avec d'immenses matériaux. J'en ferai bien probablement des ouvrages, parce qu'on travaille ordinairement pour être estimé, regardé [...]. Pour les vendre on de malheureux libraires, ils ne me donneront pas le quart de ce que j'ai dépensé, et certes ils ne pourront payer mes fatigues et mes peines, mais j'en suis plus récompensé par le sacre de mes recherches, ma curiosité satisfaite, l'accuel distingué que je reçois, la considération dont on me donne partout des témoignages [...]. Ce n'est pas de la bravoure d'aller jetter du vin dans le cratère du Vésuve, car ce n'est qu'un moment, mais il y a de la bravoure à braver les mauvais chemins pendant 2 mois et demi dans des routes affreuses où on peut se casser un membre à chaque pas", à traverser des torrents et des forêts à dos de mulet dans des zones "où on rencontre 4 hommes dans un espace de 50 mille", venir de Reggio "à la portée de fusil des Anglais rangés en ligne de plus de 100 barques. Mais je n'appelle pas ça de la bravoure, c'est seulement une volonté forte qui fait que je viens à bout de tout ce que je veux et que rien ne m'arrête pour ce que je désire faire [...]".

Encre brune sur feuillets doubles de papier vergé filigrané.

Vendu