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Trois lettres de Gustave Paul Cluseret (qui prit part à la guerre de Sécession), depuis New York

Gustave Paul Cluseret (Suresnes, 1823/1900)
Militaire français, il prit part à la guerre de Sécession auprès du général Frémont, fonda, à New York, son propre journal, The New Nation, prit parti à la campagne présidentielle du général Frémont, républicain radical opposé à la réélection de Lincoln et, en 1865, fut délégué par la ville de New York à la convention de Philadelphie, etc. Il combattit également en Crimée, prit part à la Commune de Paris, fut élu député du Var, etc.

Type de document : lettres autographes signées

Nb documents : 3 - Nb pages : 8 pp. - Format : In-8

Lieu : New York

Date : 1864-1865

Destinataire : Eugène Tourneux (1809-1867)

Etat : Quelques mouillures et taches d'encre turquoise.

Description :

Ensemble de 3 lettres (la première incomplète) de Gustave Paul Cluseret (1823-1900), personnage à la destinée passionnante : général, il prend part à la guerre de Sécession auprès du général Frémont, participe à la bataille de Cross Keys en juin 1862 ; après s'être brouillé avec son supérieur direct, le général Milroy, il démissionne, se lance dans le journalisme à New York et fonde son propre journal, The New Nation, préparant la campagne présidentielle du général Frémont, républicain radical opposé à la réélection de Lincoln ; en 1865, il fut délégué par la ville de New York à la convention de Philadelphie. Il combattit également en Crimée, prit part à la Commune, fut élu député du Var, etc.

Il relate sa vie et son épopée américaine à son ami, le peintre et écrivain Eugène Tourneux :

"L'année dernière j'étais général dans l'armée des Etats-Unis, n'ayant pu faire prévaloir mes idées de réforme dans l'organisation militaire, j'ai refusé de continuer à servir et j'ai donné ma démission. Maintenant, après avoir refusé puis pressé de nouveau, j'ai fini par accepter de fonder et diriger un nouveau journal à New York, journal anglais bien entendu, on m'a fourni les fonds d'avance pour un an, et je suis maître absolu, non seulement du journal mais du personnel que je casse et brise à volonté. Le journal est naturellement ce qu'il y a de plus radical, car vous savez que c'est le seul chapitre sur lequel je suis immuable. Ce journal a la prétention de devenir le plus important de toute l'Amérique et de diriger et former l'opinion de ce pays […]". Il lui propose d'y collaborer pour la rubrique artistique et en explique les termes. "Je désire avoir une correspondance artistique de l'ordre le plus élevé, discutant chaque peintre de mérite et le faisant comprendre, tenant au courant le public du mouvement des arts (musique et peinture), des prix atteints par les différents maitres dans les ventes publiques ou privées, en un mot je vous prie de vous charger de l'éducation artistique de l'Amérique […]". Une autre lettre est relative à la vente de tableaux sur le sol américain : il donne ses conditions sur les prix, l'encadrement, les sujets, l'importation. "Les ventes se succèdent avec une fureur terrible mais il ne faut pas croire que les bons tableaux manquent, envoyez des bons et nous ferons de beaux bénéfices […]". Dans une dernière, il évoque de nouveaux projets éditoriaux et la question sociale et religieuse en Amérique. "Je vois avec grand plaisir ce mouvement d'indépendance religieuse qui doit précéder le mouvement d'émancipation sociale. Il faut avoir vu fonctionner la liberté religieuse en Amérique pour être à même de constater le déplacement immense d'influence qu'elle occasionne dans la société, chaque congrégation est un club, mais il ne faut pas se dissimuler qu'il y en a plus de mauvais que de bons. C'est néanmoins un acheminement vers l'indépendance morale absolue ce qui est énorme. Car il n'y a plus d'autorité politique possible là où il n'y a plus d'autorité religieuse absolue […]".

Encre brune. Une lettre sur papier bible.

Vendu