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Armand Barbès fustige Charles X, Louis XVIII, Dumouriez et Bourmont

Armand Barbès (Pointe-à-Pitre, 1809/1870)
Républicain farouche, il rejoint plusieurs sociétés prolétariennes (dont la Société des Saisons). Il prend part à deux journées historiques : celle du 12 mai 1839, avec la tentative de renversement de Louis-Philippe puis celle du 15 mai 1848, avec la formation d'un gouvernement insurrectionnel. Amnistié en 1854, il meurt exilé.

Type de document : lettre autographe signée

Nb documents : 1 - Nb pages : 5 pp. ½ - Format : In-8

Lieu : La Haye [Pays-Bas]

Date : 4 décembre 1869

Destinataire : Jules Claretie (1840-1913)

Etat : Déchirures propres à la césure du feuillet double. Une petite déchirure marginale.

Description :

Très belle lettre d'Armand Barbès dans laquelle il félicite Claretie pour sa dernière oeuvre et s'emporte à l'encontre de Charles X et Louis XVIII. "[...] Je viens de lire votre Raymond Lyndey [drame en 5 actes, et 6 tableaux, créé aux Menus-Plaisirs le 1er novembre 1869], et je reste vraiment étonné qu'il n'ait pas obtenu un très grand, un magnifique succès [...]. Je l'ai lu, cette nuit, malgré ma très forte oppression, me disant à chaque acte «je n'irai pas plus loin» et continuant ensuite en dépit des mouvements de vrille de mon coeur. Vous avez, à mon avis, fait parler tous vos personnages comme ils le devaient, leur donnant à tous de nobles sentiments, parce que tous, même les égarés et les ignorants, aimaient la France à leur manière. Les seuls pour lesquels l'Histoire doit être en effet sans pitié, sont les gens de Coblentz et de l'émigration. Sans courage, la plupart, comme leur chef, le comte d'Artois et le futur Louis 18, ils s'éloignaient du danger pour aller solliciter l'Europe de venir égorger la patrie. Pas de pitié historique pour ces misérables, pas plus que pour le Robert d'Artois de Crécy, le traître connétable de Pavie, et les Dumouriez et les Bourmont de notre temps ! [...] Je ne vous parlerai pas de l'élection où mon nom figure encore. Je m'attends à un résultat analogue à celui d'il y a quinze jours. [...]".

Condamné à la prison à perpétuité en 1849, Barbès fut libéré en 1854 par décision de Napoléon III. Il s'exila à La Haye et ne rentrera jamais en France. Il y mourut quelques mois après cette lettre.

Papier bleu. Enveloppe autographe conservée avec marques postales.

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